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Alors que de nouvelles manifestations ont eu lieu lundi en Colombie et qu'un jeune manifestant de 18 ans est mort, deux jours après avoir été blessé par les forces de l'ordre, le président Ivan Duque a enjoint les leaders du mouvement contestataire à le rencontrer, mardi, pour dialoguer.

Le président conservateur colombien Ivan Duque a convoqué, mardi 26 novembre, les responsables de la contestation de grande ampleur qui secoue son pays depuis cinq jours, a annoncé, lundi 25 novembre, la ministre du Travail, Alicia Arango. Mais les représentants de la grève nationale n’ont encore pas confirmé leur présence.

Cette rencontre, qui doit réunir des responsables des syndicats et des étudiants, aura lieu dans le cadre du "dialogue social" convoqué par le chef de l'État en réponse aux manifestations quotidiennes contre les politiques économiques et sociales de son gouvernement.

Sous la pression des manifestants, le président colombien avait appelé, vendredi, à une "conversation nationale" avec tous les secteurs de la population pour examiner d'éventuelles réformes.

Les manifestations, en majorité pacifiques, ont été émaillées de violences et brutalement réprimées par la police anti-émeute, faisant quatre morts et quelque 500 blessés. Le quatrième mort, lundi, est un jeune manifestant de 18 ans blessé à la tête par un tir de gaz lacrymogène des forces de l'ordre, lors d'une manifestation à Bogota deux jours auparavant.

Le président Ivan Duque a dit sur Twitter regretter profondément le décès de Dilan Cruz et présenter ses condoléances à la famille du jeune homme.

Lamentamos profundamente la muerte del joven Dilan Cruz. Expresamos nuestras sinceras condolencias a su mamá, su abuelo y sus dos hermanas. Reitero mi solidaridad con esta familia.

— Iván Duque (@IvanDuque) November 26, 2019

L'annonce de ce décès pourrait alimenter les critiques à l'encontre des méthodes utilisées par la police anti-émeute et la colère des manifestants, lesquels protestent contre de possibles réformes économiques et dénoncent l'inaction du gouvernement face aux dérives policières.

De son côté, le chef de l’État a rencontré lundi la Commission nationale de concertation du travail, regroupant ministres des Finances, du Travail et du Commerce avec des représentants des patrons ainsi que des salariés, non reconnus par les syndicats.

Au pouvoir depuis août 2018, Ivan Duque, âgé de 43 ans et sans expérience politique si ce n'est un mandat de sénateur, ne bénéficie pas d'une majorité parlementaire. Il pâtit de 69 % d'opinions défavorables et son parti, le Centre démocratique (CD), a subi de sérieux revers aux élections locales du 27 octobre.

Avec AFP et Reuters