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Au Cameroun, le principal opposant Maurice Kamto appelle au boycott des élections

Maurice Kamton, le principal opposant à Paul Biya au Cameroun, a annoncé lundi que son parti, le MRC, ne participerait pas aux élections municipales et législatives prévues le 9 février prochain.

Maurice Kamto et son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), ne participeront pas au scrutin des municipales et des législatives, prévu le 9 février 2020. C'est ce qu'a annoncé le principal opposant et rival malheureux du président Paul Biya à la présidentielle de 2018 lors d'une conférence de presse organisée à Yaoundé, lundi 25 novembre.

"Le MRC appelle les Camerounais à ne pas aller voter et à rester chez eux (...) afin de ne pas cautionner les élections qui ne ramèneront pas la paix dans notre pays", a déclaré Maurice Kamto, qui a été libéré début octobre après avoir passé plus de huit mois derrière les barreaux. En outre, l'opposant a appelé "tous les partis politiques de l'opposition, l'ensemble de la société civile, les organisations et autres forces réligieuses" à boycotter ce double scrutin.

L'opposition s'inquiète de la crédibilité des élections

La présidence camerounaise avait annoncé le 10 novembre que les élections municipales et législatives, reportées à deux reprises depuis 2018, se tiendraient finalement le dimanche 9 février 2020. Une partie de l'opposition avait dénoncé l'organisation de ce scrutin, s'inquiétant de sa crédibilité au moment où le pays est confronté à de multiples crises.

"Organiser des élections au Cameroun aujourd'hui, qui plus est des élections locales, sans avoir rétabli la paix dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest...c'est donner le message que (les) populations (de ces régions) ne sont pas des Camerounais et, ce faisant, consacrer la partition de fait du pays", a déclaré Maurice Kamto.

Depuis deux ans, l'ouest du pays est le théâtre d'un conflit meurtrier qui oppose indépendantistes anglophones à l'armée et qui a déjà fait plus de 3 000 morts, selon des ONG. Ces deux régions comptent environ 16 % de la population camerounaise.

Le code électoral critiqué

Maurice Kamto critique également l'absence d'une réforme du code électoral. "Avec le système électoral actuel, les mêmes causes produiront inévitablement les mêmes effets, à savoir : fraudes massives, vol des résultats et nouvelle crise post-électorale", a ajouté le principal opposant.

La réélection en octobre 2018 de Paul Biya, 86 ans dont 37 au pouvoir, avait déclenché une grave crise politique. L'opposition, notamment le camp de Maurice Kamto – arrivé en deuxième position –, lui avait contesté la victoire.

Le MRC avait lancé des manifestations pacifiques au lendemain des résultats pour dénoncer un "hold-up électoral". C'est à l'issue d'une de ces marches que Maurice Kamto et des dizaines de ses partisans avaient été arrêtés en janvier. ll avait été remis en liberté sur ordre du président neuf mois plus tard, début octobre, notamment à la suite de pressions internationales, Etats-Unis et France en tête.