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"Irak : un printemps en novembre"

Dans la presse, ce mardi 19 novembre, la poursuite des manifestations en Irak, où la colère des protestataires s'est renforcée avec la publication de révélations sur l'ingérence de l'Iran dans les affaires de leur pays, une nouvelle déclaration polémique de l'administration Trump sur le conflit israélo-palestinien, et la mort de l'inventeur du "cocktail de l'orteil amer".

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Dans la presse, ce mardi matin, la poursuite des manifestations en Irak, où des milliers de personnes occupent toujours le centre de Bagdad pour réclamer un changement démocratique.

Ce printemps irakien en novembre est l'objet d'un long reportage du quotidien français Libération, qui se dit saisi par le principal slogan de ces manifestants : "On veut un pays". "Une revendication à la fois simple et vertigineuse, d'après Libé. Simple au point de rassembler au-delà des clivages communautaires entre sunnites et chiites. Simple au point de vaincre la peur de la répression du régime et de mettre à distance les deux puissances qui ne sont jamais loin du théâtre irakien : les États-Unis et l'Iran. Vertigineuse tant le chemin vers la constitution d'un État libre et indépendant semble pavé d'obstacles."

L'ingérence de l'Iran est au cœur de centaines de documents des services de renseignements iraniens, auquel The New York Times dit avoir eu accès. D'après le quotidien américain, il s'agirait de rapports écrits majoritairement en 2014 et 2015 par le ministère iranien des Renseignements – des documents envoyés au site d'investigation The Intercept par une source anonyme, qui aurait voulu "montrer au monde ce que l'Iran fait dans (son) pays, l'Irak". The New York Times évoque des fuites "sans précédent", qui révèleraient "la vaste influence de l'Iran en Irak, en détaillant des années de travail méticuleux d'espions iraniens pour coopter les dirigeants du pays, payer des agents irakiens et infiltrer tous les aspects de la vie politique, économique et religieuse de l'Irak". Selon le quotidien irakien Azzaman, la publication de ces documents, bien que relevant du secret de Polichinelle, a renforcé la colère des manifestants, qui réclament la fin de l'ingérence iranienne et expriment leur frustration et leur mécontentement contre les partis au pouvoir, depuis plus d'un mois maintenant.

Au Proche-Orient, toujours, la déclaration, lundi soir, du secrétaire d'État américain, Mike Pompeo, qui a annoncé les États-Unis ne considèrent désormais plus comme illégales les colonies israéliennes de Cisjordanie, provoque la polémique. Cette annonce fait la une du Jerusalem Post, qui ajoute que l'ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, l'a présentée comme "une avancée pour les efforts de paix", en allant jusqu'à dire qu'Israël avait "le droit" d'annexer "une partie" de la Cisjordanie occupée. "Les déclarations de l'administration Trump ne rendront pas plus légales les colonies que ses déclarations sur Jerusalem ou sur le plateau du Golan" : le quotidien Haaretz rappelle que les colonies installées sur les territoires palestiniens sont jugées illégales par l'ONU, une grande partie de la communauté internationale voyant même en elles un obstacle majeur à la paix. Le quotidien panarabe de Londres, Al Quds Al Araby dénonce "un changement dangereux de la position des États-Unis sur les colonies israéliennes", "une évolution qui tue les espoirs d'un règlement du conflit israélo-palestinien et qui peut être considérée comme un feu vert de Washington à Israël, pour annexer les territoires palestiniens".

Aux États-Unis, justement, le mouvement #MeToo semble aussi modifier la perception des œuvres laissées par certains artistes, notamment celle du peintre français Paul Gauguin. The New York Times rapporte que plusieurs musées ont commencé à "réévaluer l'héritage du peintre français du XIXe siècle, qui de son vivant avait eu des relations sexuelles avec des mineures et décrivait comme des 'sauvages' les Polynésiens" qu'il aimait tant peindre. Une réalité que la National Gallery de Londres, qui lui consacre en ce moment une exposition, a choisi de ne pas occulter, selon le quotidien, qui rapporte que le peintre est désormais présenté en ces termes, dans les textes pédagogiques, qui accompagnent ses tableaux, comme un artiste "qui a sans aucun doute exploité sa position d'Occidental privilégié pour profiter des libertés sexuelles qui lui étaient offertes, du fait de sa condition".

Enfin, le magazine américain People fait état du décès de l'inventeur du cocktail le plus improbable du monde. Le Canadien Dick Stevenson est disparu à l'âge de 89 ans, et avec lui disparaît le créateur du "sourtoe cocktail". Qu'est-ce donc que le "sourtoe cocktail", me demanderez-vous ? Attention, âmes sensibles, s'abstenir : ce cocktail dit de "l'orteil amer", est constitué de whisky… et d'un orteil, d'un doigt de pied momifié. Le capitaine Dick Stevenson, apprend-t-on, a décidé de faire honneur à sa propre invention, puisqu'il a fait don de ses dix orteils, pour qu'en soient faits autant de cocktails. Quant à ses cendres, il a demandé à ce qu'elles soient placées dans une urne… en forme d'orteil, évidemment.

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