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"Evo Morales, cible d'un coup d'État" ?

À la une de la presse, ce mardi 12 novembre, la situation chaotique en Bolivie, deux jours après la démission du président Evo Morales, qui dit être victime d'un "coup d'État", l'expulsion de jihadistes étrangers par la Turquie, les Gilets jaunes, un an après, et une vague de cocaïne sur le littoral atlantique français.

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À la une de la presse, ce mardi matin, la situation en Bolivie, deux jours après la démission du président socialiste Evo Morales.

D'après le journal bolivien El Deber, le dirigeant déchu est en route vers le Mexique, qui lui a offert l'asile politique – un exil temporaire, d'après Evo Morales, qui a promis de revenir en Bolivie "avec plus de force et d'énergie". Le président démissionnaire laisse derrière lui un pays "plongé dans le chaos par la vacance du pouvoir", selon El Pais. Le quotidien espagnol rapporte que le président américain Donald Trump s'est félicité de la démission forcée d'Evo Morales, y voyant "un signal fort", pour ce qu'il juge être des "régimes illégitimes" en Amérique latine.

Evo Morales, lui, déclare avoir été victime d'un "coup d'État". Ce discours est relayé par la presse de gauche européenne, notamment par Il Manifesto, en Italie, qui explique qu'Evo Morales, abandonné à la fois par l'armée et les syndicats, a accepté de démissionner "pour éviter la guerre civile". "Un coup d'État à l'ancienne vient de faire tomber le premier gouvernement indigène de l'histoire de la Bolivie, mais la haine et la violence ne s'arrêteront pas", prévient le journal. En France, le quotidien communiste L'Humanité estime qu'Evo Morales a été la "cible d'un coup d'État déguisé", et que "ce n'est pas la protestation civique contre le résultat des élections qui (l')a poussé au départ, mais l'action conjuguée de la violence de miliciens cagoulés, du basculement à droite de la police et de l'armée et des pressions des États-Unis et des gouvernements conservateurs s'exprimant sous couvert de l'Organisation des États américains".

Beaucoup de réactions, également, du côté des dessinateurs de presse. D'après le dessinateur brésilien Carlos Latuff, en forçant Evo Morales à démissionner, les militaires boliviens piétinent la Constitution de leur pays, avec la complicité du voisin brésilien et des États-Unis, dont le bras armé est la CIA. Les États-Unis, que le dessinateur américain Mike Flugennock montre arrachant la Bolivie à l'Amérique du Sud, pour en faire une nouvelle étoile de leur drapeau national. Deux dessins trouvés sur Twitter.

À la une également ce matin, l'expulsion, par la Turquie, de plusieurs membres du groupe État islamique. Türkiye annonce qu'un ressortissant danois âgé de 28 ans a été renvoyé lundi dans son pays, où il a été arrêté dès son arrivée à Copenhague, et l'expulsion de deux autres "terroristes", un Américain et un Allemand. D'après Daily Sabah, la Turquie, qui détient plus de 1 200 membres du groupe État islamique, expulsera également dans les prochains jours 22 autres jihadistes étrangers, dont 11 Français et 7 Allemands. S'agissant des 11 jihadistes français, La Croix précise qu'il s'agit en majorité de femmes, dont les enfants seront placés à leur arrivée en France. Les adultes, dont les identités n'ont pas été révélées, seront quant à eux immédiatement placés en garde à vue et interrogés par les services de renseignement, en vue d'un éventuel placement en détention.

La France accueille aujourd'hui le Forum de Paris pour la paix, un sommet pour promouvoir le multilatéralisme. D'après Libération, ce rendez-vous pourrait être l'occasion pour Emmanuel Macron de revenir sur ses retentissantes déclarations de la semaine dernière, sur l'affaiblissement planétaire du multilatéralisme. Selon le président français, celui-ci n'épargne pas l'Otan, qu'il a décrit comme en état de "mort cérébrale". Des propos très commentés et critiqués par les partenaires européens, notamment par l'Allemande Angela Merkel, qui a déclaré qu'"un tel jugement intempestif" n'était "pas nécessaire".

Libération revient à la une sur l'émergence, il y a un an, du mouvement des Gilets jaunes. Un an après, le journal s'interroge sur l'avenir politique du mouvement, notamment lors des municipales de l'année prochaine. Les Gilets jaunes sauront-ils passer "de la rue aux urnes ?". Libé estime que "ce qui est sûr, c'est que (le) mouvement (aura) marqué une véritable césure dans le mandat d'Emmanuel Macron (et) permis de réintéresser à la politique bon nombre de personnes qui s'en étaient éloignées" – un "engouement tout neuf (qui) va forcément irriguer, d'une façon ou d'une autre, les échéances à venir". Un an après, des Gilets jaunes se souviennent de l'atmosphère des premiers jours. "Le mépris nous a fédérés", raconte dans 20 Minutes Claude, retraité et Gilet jaune de la première heure. Francky, lui, décrit ce que le mouvement lui a appris. "En France, on n'est pas là pour vivre, on est là pour payer. Tout le monde reste chez soi devant la télé, bloqué par les crédits. Au moins, maintenant, je sais que je ne suis plus seul, une solidarité existe."

Un mot, avant de nous quitter, de ces dizaines de paquets de cocaïne qui échouent sur les plages françaises, depuis une semaine. Quelque 800 kilos de cocaïne extrêmement pure empaquetés dans des dizaines de sacs de plastique noirs ont été retrouvés sur le littoral atlantique depuis la semaine dernière, des paquets de drogue dont on ignore toujours l'origine. D'après Le Parisien, cette "marée blanche" n'est peut-être pas encore terminée et donne lieu à une étrange chasse au trésor, tout un tas d'apprentis pêcheurs se retrouvant sur les côtes, attirés par l'appât du gain, ou tout simplement par la cocaïne. "Tout le monde cherche la coke, il y en a partout", raconte un témoin. Surréaliste…

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