À Tripoli, deuxième ville du Liban, les habitants font face à des fins de mois difficiles. France 24 a rencontré Mohamed, un père de famille qui se joint tous les soirs aux manifestants pour dénoncer la corruption du pouvoir.
Nos journalistes sont partis à la rencontre des habitants de Tripoli, dans le nord du Liban. Parmi eux, Mohamed, un vendeur ambulant, raconte ses fins de mois difficiles.
"Pendant 8 ans j'étais serveur dans des restaurants. J'ai décidé de me mettre à mon compte : j'ai acheté ce camion, je l'ai décoré à mon goût et je me suis lancé. Je donne mon corps et mon âme à ce travail. Je commence à six heures et je ne rentre jamais avant 16 h. J'ai des séquelles d'un grave accident, normalement je ne devrais pas travailler autant", explique ce père de quatre enfants.
Son petit commerce lui rapporte environ 5 00 dollars par mois.
"C'est dur la vie ici… Honnêtement, Tripoli est une ville sinistrée".
Selon l'ONU, à Tripoli, deuxième ville du pays, un habitant sur deux vit dans la pauvreté.
" Rien que pour assurer les besoins basiques, il me faudrait 1 000 dollars minimum par mois. Il y a d'abord la nourriture, l'eau, l'essence pour la moto et la voiture... Après il y a les frais de scolarité, les cahiers, le lait et les couches.Tout ça, il faut l'acheter".
Tous les soirs, Mohamed se rend sur la place al Nour, tenue depuis trois semaines par les manifestants. "Je rêve que le gouvernement combatte enfin la corruption, lâche-t-il. C'est ça le plus important. Je voudrais que notre aéroport rouvre, ainsi que le port. Alors, je pense que Tripoli pourrait repartir”.