logo

Depuis plusieurs jours, des milliers d'islamistes pakistanais manifestent aux abords des principaux bâtiments du gouvernement. À leur tête, Fazlur Rehman, leader d'un des plus grands partis islamistes du pays, bien décidé à faire tomber Imran Khan.

Au Pakistan, les partisans du religieux Fazlur Rehman ont lancé un ultimatum au président pakistanais, Imran Khan, pour démissionner avant lundi 4 novembre.

• Qui sont les manifestants ?

"Ce ne sont pas tous les islamistes qui défilent contre la politique du gouvernement pakistanais, précise Bruno Daroux, chroniqueur international de France 24. "Ce sont les partisans de Fazlur Rehman, une figure de la vie politique pakistanaise." Seuls des hommes participent à ce mouvement de contestation. "Le mouvement mobilise actuellement entre 40 000 et 50 000 personnes mais n'a que peu de chances d'aboutir", avance Bruno Daroux. 

• Que sait-on de Fazlur Rehman ?

Longue barbe blanche, turban orange et ton virulent, le maulana, un titre honorifique dans l'Islam, est un rival historique du chef du gouvernement, dont le parti lui a ravi son siège de député lors des dernières législatives en juillet 2018.

Fazlur Rehman n'est pas un nouveau venu en politique. Il a collaboré pendant dix ans avec l'ancienne Première ministre Benazir Bhutto. "C'est à cette période qu'il a commencé à être accusé de corruption et d'opportunisme", précise Bruno Daroux. Le religieux reproche à Imran Khan d'avoir truqué les élections l'an passé.

Au Pakistan, l'ultimatum des islamistes lancé à Imran Khan pour démissionner reporté à lundi soir

• Que sait-on d'Imran Khan ?

L'ex-champion de cricket n'a pas été élu mais "sélectionné" de manière frauduleuse par la puissante armée pakistanaise, laisse fréquemment entendre Fazlur Rehman. Des accusations rejoignant celles de l'ensemble de l'opposition, qu'Imran Khan et les militaires nient.

C'est un revers pour cet homme arrivé au pouvoir en 2018 et à qui l'on reproche ses propos contradictoires. "Il se dit à la fois fasciné par le modèle scandinave mais il dénonce le féminisme occidental, il tient des propos très laïcs, mais s'est rapproché de leaders religieux", énumère Bruno Daroux.

La situation économique et sociale du Pakistan n'est pas florissante non plus : inflation très forte, le taux de chômage est très élevé, les inégalités sont criantes. La corruption est omniprésente.