Le chef du Hezbollah a appelé, vendredi, ses partisans à déserter le centre de Beyrouth, après des heurts avec les manifestants, au neuvième jour d'une mobilisation inédite contre la classe politique libanaise.
Dans un discours retransmis à la télévision, vendredi 25 octobre, Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, a appelé ses partisans à déserter le centre de la capitale libanaise, après des heurts avec des manifestants.
Au neuvième jour d'une mobilisation inédite contre la classe politique, les militants du parti chiite pro-iranien, de plus en plus visibles depuis deux jours dans les rues, sont excédés par les slogans visant leur leader Hassan Nasrallah, au même titre que les autres dirigeants.
Dans l'après-midi, plusieurs dizaines d'entre eux se sont rués sur des manifestants regroupés par milliers sur la place Riad el-Solh, au cœur de la capitale. Des incidents du même type avaient déjà eu lieu dans la nuit.
Mise en garde contre le "chaos"
Dans un discours retransmis à la télévision, vendredi, Hassan Nasrallah a appelé ses partisans à se retirer, faisant baisser, en fin d'après-midi, la tension dans la rue.
Celui-ci a néanmoins mis en garde les manifestants contre le "chaos" et un "effondrement économique" en cas de "vide" institutionnel, faisant allusion aux revendications de la foule qui appelle, entre autres, à la chute du gouvernement.
Une semaine auparavant, le chef du Hezbollah avait déjà balayé toute idée de démission en bloc du cabinet, composé entre autres de son parti.
Par ailleurs, il a insinué une manipulation externe de la contestation, lui ôtant son caractère "spontané du début" et déplorant les tentatives de récupération du mouvement par des partis locaux.
"Vive Nasrallah"
Vendredi, à l'occasion du neuvième jour de protestations, les affrontements ont fait plusieurs blessés légers, poussant la police anti-émeutes à se déployer pour séparer les deux camps.
Les cris de "Vive Nasrallah" ont retenti pour répondre au slogan phare de la contestation "Tous veut dire tous", en rapport avec leur revendication d'un départ de l'ensemble de la classe politique, accusée de corruption et jugée incapable de trouver des solutions à la crise économique que traverse le pays.
Avec AFP