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Des milliers de Libanais se sont rassemblés dimanche pour réclamer un changement profond du système. Les manifestants accusent les dirigeants politiques de corruption. Ils ont défilé sous le drapeau national, sans leader politique.

Ils n'ont brandi qu'un seul drapeau, le drapeau national. Dans un Liban régi depuis toujours par le confessionnalisme, des centaines de milliers de jeunes Libanais se sont rassemblés sous une seule bannière, d imanche 20 octobre,  pour demander un changement profond de système.

Tous accusent les dirigeants politiques d’avoir pillé le pays. "On veut du changement, explique Hassan, 24 ans, chauffeur de taxi depuis un an, qui a pris part au mouvement. Toutes ces manifestations, c’est pour obtenir un changement. On a promis beaucoup de choses. Mais à chaque fois, on fait marche arrière, on n'avance pas."

Il connaît bien la problématique des taxes, notamment sur le carburant, qui affectent quotidiennement son travail. Son quartier de Dahieh, fief du Hezbollah, est l’un des plus pauvres de Beyrouth. La moitié des jeunes ne travaille pas. Et la deuxième moitié a quitté le pays pour travailler à l’étranger. Une situation qui est devenue la norme au Liban.

"Un système plus équitable"

Une fois son service terminé, Hassan retrouve ses voisins. Les manifestations sont au cœur des discussions. Tous estiment que le budget d'austérité voté en juillet dernier pénalise les plus démunis. "Ces taxes touchent une grande partie de la population. Notamment ceux qui ont les plus petits salaires, les classes pauvres, regrette Brahim, un habitant du quartier. Ils ne tiennent pas compte de la situation économique des plus pauvres. Ils devraient mettre en place un système plus équitable."

Ici à Dahieh, les trois quarts de la population sont pro-Hezbollah. Le leader chiite Hassan Nasralleh n’est pas favorable à un changement de gouvernement comme le demandent les manifestants. Mais pour beaucoup de jeunes chiites comme Hassan, il est temps de réclamer un renouveau politique.

Le Liban est le troisième pays le plus endetté au monde derrière le Japon et la Grèce. La dette publique culmine à plus de 86 milliards d'euros selon le Fonds monétaire international .