Aux États-Unis, 46 ans après le célèbre arrêt "Roe vs Wade" de la Cour suprême reconnaissant le droit à l'avortement, cette question continue de déchirer l'opinion. Déjà mis à mal par des politiques locales, ce droit fondamental est désormais menacé au niveau fédéral depuis la nomination de deux juges conservateurs à la Cour suprême. Retour sur près d’un demi-siècle de combat pour le droit des femmes à disposer de leur corps.
L'arrêt "Roe vs Wade", qui garantit le droit des femmes à l'avortement, est sans doute l'arrêt le plus connu de la Cour suprême américaine. Il consacre, en 1973, la bataille d'une femme contre l'État du Texas, représenté par le procureur de Dallas, Henry Wade.
Tout commence par le combat de Jane Roe, son pseudonyme. Agée de 21 ans et enceinte pour la troisième fois, elle veut procéder à un avortement. Mais au Texas, comme dans 45 autres États américains, la loi l'interdit. Elle se rapproche alors de deux avocates féministes qui vont se saisir de ce cas symbolique pour mener le combat jusque devant la Cour suprême.
Après trois ans de procédure, le 22 janvier 1973, la Cour suprême reconnaît par 7 voix contre 2 l'avortement comme un droit fondamental garanti par la Constitution, en se fondant sur le respect de la vie privée.
En 46 ans, cette jurisprudence n'a jamais été infirmée, mais aujourd'hui, le droit à l'avortement semble de plus en plus menacé aux Etats-Unis.
Tandis que la nomination de deux nouveaux juges par Donald Trump a fait basculer la Cour suprême du côté conservateur, des politiques locales grignotent petit à petit la loi fédérale. Les cliniques qui pratiquent l'IVG ferment les unes après les autres et ne bénéficient plus de subventions fédérales.
La bataille se joue notamment dans l'État d’Alabama, où les reporters de France 24 Sophie Przychodny et Manon Heurtel se sont rendues.