logo

Port du voile en France : "Énième polémique, sempiternel débat"

À la une de la presse, mercredi 16 octobre, la poursuite de l’offensive turque dans le nord de la Syrie, où l’armée russe s’impose comme une force d’interposition entre les troupes syriennes et turques. Le retour du sempiternel débat sur le port du voile, en France. Et une marmotte extrêmement expressive.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…

À la une de la presse, mercredi matin, la poursuite de l’offensive turque dans le nord-est de la Syrie, une zone jusque-là sous contrôle kurde.

Alors que le vice-président américain et le secrétaire d’État sont attendus aujourd’hui en Turquie, pour tenter de négocier un cessez-le-feu, la Russie, elle, jour les arbitres sur le terrain, d’après The Financial Times. Le quotidien britannique rapporte que le Kremlin a condamné hier, pour la première fois, l’opération turque, et déclaré qu’il n’autoriserait pas d’affrontements entre les forces turques et syriennes, dont les Russes protègent les positions. D’après le journal italien Il Manifesto, la Russie joue désormais le rôle d’une force d’interposition entre les Syriens et les Turcs, dont l’offensive a provoqué, en dix jours, le déplacement de près de 300 000 civils, et fait des centaines de morts. Des miliciens pro-turcs "sèment la terreur dans le nord de la Syrie", alerte de son côté le quotidien suisse Le Temps, qui fait état du projet du président turc de faire de la région une zone d’accueil pour près de deux millions de réfugiés syriens, installés en Turquie depuis le début du conflit.

Recep Tayyip Erdogan dit aussi vouloir poursuivre les opérations en Syrie, malgré les sanctions imposées par le président américain Donald Trump. Reprenant les dernières déclarations du président turc, Türkiye annonce que la Turquie n’acceptera pas de cessez-le-feu tant qu’elle n’aura pas chassé l’organisation terroriste" de la frontière, c'est-à-dire les forces kurdes. Le journal officiel salue aussi à la une le geste des footballeurs turcs, lors de leur rencontre contre l’équipe de France, lundi soir. Les Turcs ont une nouvelle fois fait le salut militaire sur le terrain, en hommage à leurs compatriotes engagés en Syrie. Leur geste n’a pas été retransmis par les télévisions, mais va tout de même être l’objet d’une enquête de l’UEFA, l’organisation européenne du foot. Le quotidien sportif français L’Équipe évoque un geste aux "relents guerriers, forcément polémique dans le climat actuel", en rappelant qu’il avait déjà été réalisé par les Turcs vendredi dernier, lors de leur rencontre avec l’Albanie.

En France, la polémique sur le port du voile fait son retour. Trente ans après l’affaire des collégiennes voilées de Creil, qui avait soulevé les passions, à l’époque, le débat a ressurgi après la diffusion, ce week-end, d’une vidéo montrant un élu du Rassemblement national prenant à partie une mère voilée, lors d’une sortie scolaire. Trente ans après, la question du voile "divise toujours", d’après Le Parisien, qui relève que le débat agite et divise aussi le gouvernement. D’où le dessin de Ranson, qui montre le Premier ministre Édouard Philippe étalé à terre, après s’être pris les pieds dans le foulard. D’après L’Opinion, la majorité cherche à "garder la tête froide pour éviter toute stigmatisation des musulmans", sans toutefois parvenir à échapper à cette énième polémique, lancée par le Rassemblement national, accusé par le dessinateur Kak d’agiter le voile comme un chiffon rouge, pour provoquer les esprits. Cette nouvelle affaire offre en tout cas l’occasion au Figaro de répéter son opposition au port du voile, présenté non pas comme "un effet de style vestimentaire, ou le respect d’une tradition", mais comme "un acte militant, politique, et prosélyte, destiné à remettre en question le mode de vie, les lois et la société" française. Pour L’Humanité, cette nouvelle polémique, "au-delà de la méprisable sortie d’un élu du Rassemblement national, qui a fait le buzz qu’il souhaitait, est surtout le reflet d’une profonde crise politique et morale", en France, où "les idées d’extrême droite (se seraient) banalisées à un niveau sans précédent depuis des décennies". Des idées reprises par le gouvernement à l’occasion du débat sur l’immigration, selon L’Huma, qui accuse le pouvoir de s’être lancé dans une "opération de diversion", "faute de répondre aux questions sociales, à celles des inégalités, des services publics, et des retraites".

La presse française revient aussi sur les actions de désobéissance civile qui se multiplient dans le monde entier, y compris en France. La Croix s’est penché sur le mouvement des décrocheurs de portraits, ces militants qui ont entrepris de décrocher les portraits officiels d’Emmanuel Macron pour dénoncer son inaction en matière sociale et environnementale. Il y a un mois, deux d’entre eux ont été relaxés, et la justice française doit se prononcer aujourd’hui sur le sort de huit autres. L’occasion, pour le journal, de réfléchir au sens et aux limites de ce type d’actions, qui soulignent selon lui, à la fois "la vitalité et les fragilités de nos démocraties".

Comme chaque année, le Museum d’histoire naturelle de Londres a distingué les 100 plus belles photos de nature, prises à travers la planète. Le premier prix a été attribué à un cliché du photographe chinois Young-qing Bao, d'après National Geographic. Cette photo a été prise sur le plateau tibétain de Qinghai, dans l’Himalaya, et montre une petite marmotte qui tente d’échapper à une maman renarde, partie nourrir ses trois renardeaux. L’expression de peur de la petite bestiole est incroyable...

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.