Dans la presse, mardi 15 octobre, le débat provoqué par le retrait des troupes américaines de Syrie, la condamnation de neuf dirigeants indépendantistes catalans à des peines allant de 9 à 13 ans de prison. Et un nouvel émoji, tellement 2019.
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Dans la presse, mardi matin, le débat provoqué par le retrait des troupes américaines de Syrie.
Le choix du désengagement, décidé par Donald Trump, reçoit un écho favorable dans The Guardian, qui juge que "les raisons du président américain d’abandonner les Kurdes ne sont pas claires, mais que d’une manière générale, la présence continue des États-Unis dans des guerres étrangères (étant) un désastre", il fait bien de se retirer de Syrie. Tout comme il devrait retirer ses troupes d’Irak, d’Afghanistan, d’Arabie saoudite et de tous les pays du Golfe, selon le quotidien britannique, qui explique que "tout comme il n’y a pas de bon moment pour intervenir dans les problèmes des autres, il n’y a pas non plus de bon moment" pour s’en extraire. "Si Donald Trump parvient à mettre un terme à (cette intervention) vouée à l’échec, alors il faudra lui en porter crédit", estime The Guardian.
Les opposants à ce retrait américain sont toutefois plus nombreux, en tout cas, du côté de la presse américaine, qui ne décolère pas depuis cette annonce, il y a dix jours. "La bévue que commet Donald Trump en Syrie est irréparable", tonne The Washington Post, en évoquant "des vies innocentes perdues, des troupes américaines trahies, des dictateurs massacreurs encouragés, des terroristes libérés" et "une scène horrible en train de se jouer, qui va très probablement empirer". "Donald Trump est en train de rendre la Syrie et tout le Proche-Orient plus dangereux", s’alarme The New York Times, en rappelant que Bachar al-Assad, dont le régime fait un retour en force à la faveur du retrait américain et de l’offensive turque, est "un criminel de guerre non repenti qui a utilisé des gaz toxiques contre son propre peuple". Le journal se désole de ce que "l’alliance avec les forces kurdes, désormais contraintes de se tourner vers le président syrien, soit probablement morte, et qu’il soit difficile, à présent, pour les États-Unis, de jouer un rôle en Syrie, et dans la lutte contre le groupe État islamique". "On a coutume de dire que lorsqu’on a cassé quelque chose, on doit en payer le prix, mais peut-être que tout ce qu’ont fait les États-Unis, c’est de casser".
Dans la presse, également, l’indignation du journal français Libération, qui est allé à la rencontre de Marocains qui se disent obligés de se cacher à cause des lois sur les mœurs. Après l’affaire Hajar Raissouni, cette journaliste marocaine condamnée et emprisonnée pour avoir avorté et avoir eu des relations sexuelles hors mariage, le journal a interrogé d’autres "hors-la-loi", d’autres femmes ayant subi une IVG, des mères célibataires, des couples non mariés et des homosexuels. Des Marocaines et des Marocains qui se disent pénalisés par des lois "obsolètes", qui les obligent à se cacher. Des lois défendues par celles et ceux qui disent vouloir défendre la tradition, et dont Libé regrette qu’ils "ne comprennent pas, ou ne veulent pas comprendre, qu’une identité peut rester forte en évoluant. Que le respect des droits ne mine pas les bases d’une société mais les renforce. (Et) que la neutralité de l’État en matière religieuse ne nuit pas aux religions mais au contraire tend à les protéger, parce qu’elle garantit la liberté de conscience".
Dans la presse, également, les réactions à la condamnation, lundi, de neuf dirigeants catalans à des peines allant de 9 à 13 ans de prison. Jugés pour avoir organisé un référendum d’auto-détermination en 2017, malgré l’interdiction de la justice espagnole, ces responsables ont été condamnés pour "sédition", "désobéissance" et "malversation de fonds publics". Un verdict rejeté par les indépendantistes, toujours aux commandes de la région, et qui appellent à la "désobéissance civile". Une partie d’entre eux ont affronté, hier, les forces de l’ordre à l’aéroport de Barcelone, qu’ils tentaient d’occuper. Des heurts à la une d’El Pais, qui évoque des condamnations faisant suite à "l’une des crises les plus graves traversées par l’Espagne depuis l’adoption de la Constitution" de 1978. Le journal catalan La Vanguardia souligne " l’ample mobilisation" contre les "fortes peines" infligées aux prévenus, en demandant aux Catalans de "regarder au-delà" de ces condamnations, tandis que ses confrères du journal Ara dénoncent, eux, "un coup porté à la liberté". "Ils ne pourront pas emprisonner les idées", défie le quotidien indépendantiste.
Ces condamnations sont aussi regardées de près ailleurs en Europe, notamment en Belgique. Le Soir rappelle qu’"en Catalogne, en octobre 2017, personne n’a tiré de coup de feu, (ni) armé la population, (ni) pris d’assaut des bâtiments publics". Le journal juge "extrêmement difficile de porter sur ce jugement… un jugement tranché", et estime qu’il "signe, en réalité, l’échec des deux camps", celui des indépendantistes, "qui ont choisi une voie illégale", comme celui de l’État espagnol, "qui inflige à une poignée d’individus un lourd châtiment enduré au nom des 2 millions dont ils ont voulu exécuter la volonté". "(Ce) verdict ne résout rien, bien au contraire", réagit également Le Temps, qui voit dans la crise catalane le symptôme d’un problème plus large, touchant tout le pays, qui s’apprête à se rendre aux urnes pour la 4e fois en 4 ans, le mois prochain. "Le signe que quelque chose ne tourne pas rond" en Espagne, selon le quotidien suisse.
Signe des temps, sans doute, The Guardian annonce qu’un nouvel émoji, ces petites figures que nous utilisons pour exprimer nos émotions lorsqu’on envoie un texto, va être mis à notre disposition d’ici à la fin de l’année 2019. Il s’agit d’un petit bonhomme jaune, dont on ne sait pas très bien s’il bâille parce qu’il est fatigué, ou s’il exprime son ennui, son manque d’enthousiasme ou son indifférence, en langage universel. Tellement 2019, en effet…
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