Des centaines de hongkongais se sont rassemblés mercredi matin pour manifester devant l’école du jeune manifestant de 18 ans blessé la veille par un tir à balle réelle de la police.
Réunis devant l’école de Tsang Chi-kin, des centaines de Hongkongais sont venus manifester mercredi 2 octobre, alors que ce jeune manifestant de 18 ans a été blessé la veille par un tir à balle réelle de la police, lors d’affrontements d’une violence sans précédent depuis le début de la contestation.
La jeune victime a été blessée dans le quartier de Tsuen Wan, à environ 10 kilomètres du centre-ville, par un policier qui lui a tiré dessus à bout portant au niveau du torse alors que son unité avait été attaquée par des protestataires armés de parapluies et de bâtons.
"Selon les dernières informations de l'hôpital, son état actuel est stable", a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
Depuis le début des affrontements entre les militants pro-démocratie et les forces de l'ordre, Tsang Chi-kin est le premier manifestant à avoir été victime d'un tir à balle réelle.
"Hong Kong est devenue un État policier"
Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues, mardi, entendant ainsi défier Pékin qui commémorait le 70e anniversaire de la fondation de la République populaire. Cette journée a donné lieu aux pires violences en près de quatre mois de mobilisation, et différents quartiers de la ville ont été, pendant des heures, le théâtre de longs affrontements.
Le policier qui a tiré sur Tsang Chi-kin a agi ainsi parce qu'il craignait pour sa vie et "dans un laps de temps très court, il a pris une décision et a tiré sur l'assaillant", a expliqué à la presse Stephen Lo, le chef de la police hongkongaise.
Cette version est contestée par des manifestants. Ceux-ci affirment que le policier a foncé dans la mêlée et a sorti son arme à feu.
"Hong Kong est devenue un État policier de facto", a notamment tweeté le militant Joshua Wong, figure du mouvement pro-démocratie de l'ex-colonie britannique.
Selon Marco, un de ses camarades de classe de Tsang Chi-kin, ce dernier était en colère face au recul des libertés dans le territoire semi-autonome et à la violence de la répression policière. "S'il constate un problème ou une injustice, il s'y oppose et les affronte courageusement, au lieu de les supporter en silence", a déclaré Marco.
160 arrestations, 6 tirs
Pour la seule journée de mardi, l'autorité hospitalière a affirmé avoir admis plus de 70 personnes, tandis que la police avançait le chiffre de 25 policiers blessés. Certains ont été brûlés par un liquide corrosif jeté par les manifestants, liquide qui a aussi brûlé des journalistes.
La police a par ailleurs indiqué avoir procédé à 160 arrestations et tiré six fois au total.
Au total, 96 manifestants, qui avait été interpellés dimanche, lors d'une journée de mobilisation particulièrement violente, ont comparu devant la justice, accusés d'avoir participé aux affrontements avec la police. Ils avaient entre 14 et 39 ans. La majorité d'entre eux étaient des étudiants âgés d'une vingtaine d'année.
Les colossales célébrations à Pékin du 70e anniversaire du régime communiste chinois ont été éclipsées par la violence qui a secoué Hong Kong.
Mobilisés depuis le mois de juin, les militants pro-démocratie souhaitaient profiter de cet anniversaire pour crier plus fort leur ressentiment à l'encontre de Pékin, dénoncer le recul des libertés et la violation, selon eux, du principe "Un pays, deux systèmes" qui a présidé à la rétrocession de l'ex-colonie britannique à la Chine en 1997.
Avec AFP