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Présidentielle tunisienne : "L'imbroglio"

À la une de la presse, ce mercredi 2 octobre, la décision de la justice tunisienne de maintenir le candidat Nabil Karoui en prison, à moins de deux semaines du second tour de la présidentielle, l'inquiétude des habitants de Rouen, en France, après l'incendie d'une usine chimique, la mobilisation et le mal-être des policiers français, et des souliers très chics, mais pas du tout pratiques.

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À la une de la presse, la décision de la justice tunisienne de maintenir en prison Nabil Karoui, candidat au second tour de la présidentielle et incarcéré pour blanchiment d'argent et évasion fiscale.

À moins de deux semaines du second tour, la cour d'appel de Tunis a rejeté mardi sa demande de libération. "Une situation kafkaïenne qui embarrasse l'Instance chargée des élections en Tunisie", d'après La Presse. Le quotidien tunisien s'interroge sur une décision qui "laisse planer le doute sur le principe d'égalité des chances entre les deux candidats", Nabil Karoui et son concurrent, l'ultra-conservateur Kaïs Saïed. "Une impasse juridique", causée, selon le journal, par les "lacunes du code électoral", qui aurait omis de faire référence à la situation d'un candidat en prison. Le Monde parle d'"une décision lourde de conséquences pour l'avenir du processus électoral", d'"une hypothèque majeure sur la crédibilité du second tour". Le quotidien français cite deux explications possibles au maintien en détention de Nabil Karoui : le fait que "le système judiciaire (tente de se défendre) face aux pressions internationales", surtout émanant de partenaires étrangers qui ont toujours "encouragé l'indépendance de la justice" et la lecture, politique, des soutiens de Nabil Karoui, qui pointent notamment l'influence présumée sur la magistrature du parti islamiste tunisien Ennahdha.

En France, des centaines d'habitants de Rouen manifestent leur inquiétude après l'incendie de l'usine chimique Lubrizol, la semaine dernière. "Même si rien ne semble prouver, pour le moment, de danger pour leur santé, la communication vacillante après l'incendie fait osciller les habitants entre doutes, suspicion et colère", selon Libération. Le quotidien ne comprend pas "qu'il faille attendre si longtemps pour avoir des précisions sur les substances dissipées dans l'air et sur leur dangerosité", "ou que pompiers et policiers aient été dépêchés sur place sans être équipés, pour certains, du moindre appareil de protection". "Face à une population trop encline à la méfiance, mais aussi échaudée par le souvenir d'autres catastrophes mal gérées, l'impératif de communication exacte est absolu. C'est exactement ce que le gouvernement n'a pas su faire", critique le journal. À Rouen, la "défiance vient de loin", selon La Croix, qui souligne le "dilemme" des autorités, obligées de trouver "le bon équilibre en termes de communication", "d'éviter une panique qui pourrait aggraver la situation", en mettant "l'accent sur les éléments rassurants, (au) risque de ne pas paraître transparentes". "L'incendie de Rouen est en quelque sorte le révélateur de l'époque. Nous vivons dans l'ère du soupçon", regrette Le Figaro, pour qui "ce constat en dit beaucoup sur l'état de notre société, lequel (serait) presque aussi inquiétant que la catastrophe elle-même, qui n'a d'ailleurs pas été mortelle. De Tchernobyl à Rouen, nous sommes passés d'un excès à l'autre". "Les temps ont changé. Ils ne tolèrent plus rien : il faut tout savoir, tout de suite".

À la une, également, cette mobilisation inédite depuis près de 20 ans : la "marche de la colère" organisée ce mercredi à Paris, par les syndicats de policiers. D'après le journal local Ouest-France, cette mobilisation est la manifestation d'un "mal-être", d'un malaise lié à des conditions de travail jugées de plus en plus difficiles, à la hausse des suicides et à la réforme des retraites. Un malaise qui touche aussi l'hôpital, dont les personnels restent mobilisés, malgré la promesse du gouvernement de débloquer 750 millions d'euros sur trois ans pour les urgences. Un geste également jugé insuffisant par les 108 personnalités qui ont décidé de s'associer à des représentants des patients, pour s'adresser au président Emmanuel Macron. Dans une lettre ouverte, publiée par Le Parisien, ces personnalités réclament plus de moyens pour un hôpital à qui plusieurs d'entre elles doivent beaucoup.

Un mot, également, de la formation d'un nouveau collectif, en Corse, menaçant explicitement d'avoir recours à la "force". Sur une vidéo publiée par le journal local Corse-Matin, un groupe de cinq hommes cagoulés et vêtus de noir, se revendiquant du premier FLNC, le Front de libération nationale de la Corse, communique un texte abordant les questions foncières, sociales, touristiques et culturelles, pour "sauver le peuple corse d'une disparition programmée". Cette communication "réactive la crainte d'une escalade de la violence", d'après Le Monde, qui fait état de la formation, quelques jours auparavant, d'un collectif baptisé "Non à la mafia, oui à la vie", pour dénoncer "les dérives d'une île accoutumée à la violence, au racket généralisé et à la corruption".

Pas question de vous quitter sans mentionner la Fashion Week de Paris, qui s'est terminée mardi. Mention spéciale, pour cette collection printemps/été 2020, à une paire de souliers imaginés par Thom Browne, l'un des chouchous de la papesse Anna Wintour. L'originalité de ces chaussures, outre le fait qu'elles ont la forme à la fois d'un dauphin, d'un ballon et foot et d'un piédestal, c'est qu'on ne peut pas marcher avec, ce qui n'est absolument pas pratique. Mais totalement chic… Vu dans The Guardian.

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