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Nucléaire français : les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim fermeront en février et juin 2020

Les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus vieille du parc nucléaire français, fermeront successivement "en février" et "en juin" 2020, a indiqué jeudi EDF.

Les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), la plus ancienne du parc nucléaire français, fermeront successivement le 22   février pour le premier réacteur et le 30   juin 2020 pour le réacteur n°2, a indiqué EDF, lundi 30   septembre, dans un communiqué.

Ces dates diffèrent légèrement de celles avancées en février dernier par le ministre de la Transition écologique de l'époque, François de Rugy, qui avait alors évoqué une fermeture du premier réacteur en mars 2020, et en août 2020 pour le second.

Mise en service en 1977, Fessenheim est la doyenne des centrales encore en activité en France. Sa fermeture, une promesse de l'ex-président François Hollande, devait intervenir initialement fin 2016, mais a été reportée à plusieurs reprises.

Cette centrale, qui génère d'importantes recettes fiscales pour les collectivités, emploie directement 850 salariés d'EDF et environ 350 employés permanents d'entreprises prestataires.

EDF recevra au moins 400   millions d'euros de l'État

"Notre responsabilité, c'est d'accompagner le territoire pour que nous trouvions de nouvelles opportunités d'emplois", a insisté la secrétaire d'État à la Transition écologique Emmanuelle Wargon, qui a présidé jeudi à Colmar le quatrième comité de pilotage pour l'avenir du territoire de Fessenheim. Signé le 1er   février, le projet vise à anticiper, notamment en termes économiques et sociaux, l'impact de la fermeture de la centrale sur la région de Fessenheim.

"Nous savons que nous devons apporter plus de réponses", "plus concrètes", a-t-elle reconnu, disant espérer "de bonnes nouvelles pour accueillir des entreprises dans les mois qui viennent".

De son côté, EDF recevra au moins 400   millions d'euros de l'État pour la fermeture anticipée de la centrale, auxquels s'ajoutent des sommes variables représentant son manque à gagner, a annoncé lundi l'entreprise.

En 2016, le gouvernement de l'époque avait proposé de 80 à 100 millions d'euros en contrepartie de la fermeture anticipée de la centrale nucléaire. L'année suivante, un protocole avait nettement revu en hausse ces sommes, avec un dédommagement fixe d'environ 490 millions, plus une part additionnelle reflétant le manque à gagner.

La France veut réduire à 50   % (contre 71,7   % l'an dernier) la part du nucléaire dans sa production électrique. Cet objectif a été repoussé de 2025 à 2035 dans la loi énergie climat qui vient d'être adoptée par le Parlement.

Pour atteindre cet objectif, 14 des 58 réacteurs du parc actuel seront arrêtés d'ici à cette date, dont les deux unités de Fessenheim. Deux réacteurs seront arrêtés en 2027-2028 mais deux pourraient également l'être dès 2025-2026 si les voisins européens de la France accélèrent leur transition énergétique, pour un total de quatre à six unités fermées avant 2030.

Avec AFP et Reuters