L'équipe de France de volley a été battue en finale du championnat d'Europe par la Pologne (29-27, 25-21, 16-25, 26-24), dimanche à Izmir. La Bulgarie a pris la troisième place en battant la Russie 3 à 0.
AFP - Les volleyeurs français, épuisés par leur exploit de la veille contre la Russie, ont cédé en finale du Championnat d'Europe face aux Polonais, vainqueurs 3 à 1 (29-27, 25-21, 16-25, 26-24), dimanche à Izmir.
Les Tricolores avaient probablement laissé trop d'énergie dans le combat épique livré aux favoris de la compétition et gagné 3 à 2 après un suspense à couper le souffle.
En finale, les Bleus ont mis une bonne partie du jus qu'il leur restait dans la première manche, d'une importance cruciale. Malgré trois balles de set, ils n'ont pu empêcher les Polonais de l'empocher à l'arraché, puis d'enchaîner sur la deuxième.
"On fait un bon début de match, mais on n'arrive pas à conclure, sûrement à cause d'un manque de fraîcheur", a reconnu le capitaine Oliver Kieffer.
Une soudaine baisse de régime en réception des Polonais, pas épargnés non plus par la fatigue, a bien permis aux Bleus de revenir à 2 sets à 1, puis de livrer une résistance opiniâtre dans le quatrième set. Mais l'équipe de France n'avait plus les réserves ni physiques ni nerveuses pour aller plus loin.
"On a eu encore des balles pour revenir dans le quatrième. C'est dur de perdre parce qu'on avait les moyens de passer. Ils ont plus l'habitude que nous de jouer ce genre de match", a estimé Guillaume Samica.
Dans l'ensemble, la France a été dominée, même dans ses points forts. Ainsi le premier set a été perdu à cause de plusieurs balles faciles tombées à terre et à quelques réceptions hasardeuses.
"C'est vrai que si j'avais pu remonter deux ou trois ballons de plus au premier set, ça aurait aidé", a admis le libéro Hubert Henno.
Au filet, les Bleus n'ont pas réussi à arrêter Piotr Gruszka, impressionnant de hauteur. Ils ont eux-mêmes parfois manqué de tranchant, se faisant souvent défendre. C'est encore une fois Guillaume Samica, qui jouait cette saison dans un club polonais comme Stéphane Antiga, qui a été le plus efficace.
La Pologne, invaincue, a confirmé sa supériorité dix jours après s'être déjà imposée 3 à 1 face à la France dans le premier match de poule.
Le troisième argent
Malgré la déception de la défaite finale, les Français quittent Izmir sur un bilan excellent et pour tout dire inespéré.
C'est la sixième fois que la France monte sur le podium du Championnat d'Europe, et la troisième qu'elle décroche l'argent après 1987 et 2003.
Le groupe était arrivé en Turquie sans beaucoup de certitudes après un été mitigé, marqué par une qualification au Mondial-2010 mais aussi par une Ligue mondiale ratée.
Le sélectionneur Philippe Blain avait été obligé d'intrôniser à la dernière minute Yannick Bazin à la passe, après le forfait des deux titulaires habituels.
L'équipe forgée dans les belles victoires contre l'Allemagne, la Grèce, et bien sûr la Russie - un match qui restera dans l'histoire du volley français - peut envisager la suite de l'olympiade avec confiance après ce résultat inattendu.
Outre le talent de Bazin, le tournoi a confirmé le potentiel du pointu Rouzier et la belle santé des trois anciens Henno, Stéphane Antiga et Guillaume Samica, ce dernier ayant peut-être été le meilleur bleu de la quinzaine.
Pour la Pologne, c'est un retour au sommet et une première victoire dans l'Euro. Ce grand pays de volley avait été sevré de titre depuis la médaille d'or olympique en 1976. Il n'était plus apparu en finale d'un Championnat d'Europe depuis vingt-six ans. Son retour au premier plan datait de 2006 avec une médaille d'argent au Mondial.
La Bulgarie a pris la troisième place en battant la Russie 3 à 0.