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Black blocs et violences perturbent la Marche pour le climat à Paris

Des débordements de "black blocs" ont eu lieu pendant la marche pour le climat et 99 personnes ont été placées en garde à vue dans la capitale, théâtre de plusieurs manifestations – pour les retraites, le climat et l'acte 45 des Gilets jaunes.

Quelque 15   000 personnes ont marché pour le climat, samedi 21   septembre à Paris. Mais cette manifestation a été parasitée par des violences   : des black blocs se sont mêlés au cortège dès son départ et des incidents ont éclaté avec les forces de l'ordre. Une centaine de personnes ont été placées en garde à vue, a-t-on appris auprès du parquet.

Vitrines cassées, banque dégradée, barricades de fortune incendiées... des violences ont éclaté dès le début de la marche vers 14h30. Quelque 1 000 manifestants "radicaux" y ont été signalés par la préfecture de police, alors qu'un nouvel acte de la mobilisation des Gilets jaunes avait également lieu samedi à Paris.

"Les forces de l'ordre ont projeté des dizaines de grenades de désencerclement dans le cortège", a indiqué l'envoyée spéciale de France   24 sur place, Valerie Dekimpe, aux alentours de 15   h, confirmant la présence de black blocs en début de manifestation, mais aussi de Gilets jaunes "pacifistes" dans le cortège.

Black blocs et violences perturbent la Marche pour le climat à Paris

Les appels des organisateurs de cette marche s'étaient multipliés pour une "convergence des luttes" entre Gilets jaunes et militants de la défense du climat.

Quelque 15   200 personnes ont participé à la marche pour le climat, d'après le cabinet Occurrence, qui a effectué un comptage pour un groupe de médias dont l'AFP. Les organisateurs, eux, revendiquent 50   000 participants et la police fait état de 16   000 manifestants.

"Macron, pollueur de la Terre"

À 18   h, 163 personnes avaient été interpellées et 395 verbalisées, selon la préfecture.

Après un moment de confusion dû aux violences, qui ont fait refluer des centaines de manifestants vers le point de départ au jardin du Luxembourg, le cortège est finalement arrivé à son terme, dans le quartier de Bercy, en fin d'après-midi.

Après la #MarcheClimat, des militants et militantes bloquent le pont de Tolbiac et exposent l'inaction climatique terrible d'Emmanuel Macron. Une banderole "Macron, polluter of the earth" (pollueur de la planète) a été déployée. #MobilisationGenerale pic.twitter.com/YT0uuQtGQH

  Greenpeace France (@greenpeacefr) September 21, 2019

Là, des militants écologistes ont bloqué le pont de Tolbiac et la passerelle piétonne Simone de Beauvoir, en y déployant des banderoles. Sur l'une d'elles, on pouvait lire, en anglais, "Macron, pollueur de la Terre".

"À 5   jours des débats sur le projet de loi de finances à l'Assemblée nationale, nous sommes #SurlePont pour exiger des moyens à la hauteur de l'urgence climatique", a tweeté l'ONG ANV-COP21

Des manifestants pour le climat "sous le choc"

Plus tôt dans l'après-midi, cette ONG avait dénoncé des "violences policières". "45 minutes après le départ, les forces de l'ordre ont projeté sans sommation plusieurs grenades de désencerclement dans le cortège", a affirmé à l'AFP une porte-parole d'ANV-COP21.

Selon une journaliste de l'AFP, les forces de l'ordre ont fait usage sur le boulevard Saint-Michel de lanceurs de balle de défense (LBD), arme controversée responsable de nombreuses blessures lors de précédentes manifestations des Gilets jaunes. Ils venaient quelques minutes plus tôt, de se prendre des projectiles lancés par des black blocs, pour certains masqués.

Tirs de lacrymos à l'avant de la #MarcheClimat pic.twitter.com/aJ9NVEF0Vo

  Anne-Sophie Simpere (@asimpere) September 21, 2019

"Les manifestants ont dû faire marche arrière, ils sont stupéfaits, sous le choc", a poursuivi la porte-parole d'ANV-COP21.

"Ne prenez aucun risque et quittez la Marche pour le climat. Les conditions d'une marche non-violente ne sont pas réunies", a tweeté Greenpeace à ce moment-là, une heure après le début de la marche, en dénonçant "l'envoi de lacrymogènes sur des manifestants non-violents et des familles". "La préfecture a tout fait pour entraver le droit de manifester", a ensuite accusé Greenpeace.

"Après avoir traité le black bloc et éviter que ça dégénère, l'enjeu était que la manifestation reparte. Nous avons fait en sorte que la manifestation se tienne", a-t-on commenté à la préfécture, qui a mobilisé quelque 7   500 membres des forces de l'ordre.

Marches pour le climat à Lyon, Bordeaux, Strasbourg

D'autres marches ont eu lieu en France, en général dans le calme. À Lyon, environ 5   000 personnes se sont rassemblées dans la matinée dans le centre, selon la préfecture du Rhône. À Strasbourg, ils étaient 3   600, selon la police.

Lyon plus chaud que le climat ! @oxfamfrance @laffairedusiecle #MarcheClimat pic.twitter.com/1nL4E8xdxq

  Guillaume S. (@xylorimba1) September 21, 2019

À Bordeaux, de 500 à 800 Gilets jaunes, selon des journalistes de l'AFP, ont commencé à défiler avec la manifestation pour le climat selon un mot d'ordre de "convergence". Mais ils sont partis dans une direction opposée au bout de 500   mètres. Au total, les ONG revendiquent plus de 150   000 manifestants dans toute la France.

À Paris, une manifestation supplémentaire avait lieu, celle de Force ouvrière contre la réforme des retraites. En outre, on célébrait samedi les Journées du patrimoine.

Avec AFP