À l'issue d'un entretien avec son homologue luxembourgeois Xavier Bettel à Luxembourg, le Premier ministre britannique a prévenu que tout accord sur la sortie du Royaume-Uni "demandera du mouvement" de la part de l'UE.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a estimé, lundi 16 septembre, que l'Union européenne devait "bouger", dans un entretien à la chaîne de télévision Sky. À l'issue d'un entretien avec son homologue luxembourgeois Xavier Bettel à Luxembourg, Boris Johnson a averti que tout accord sur la sortie du Royaume-Uni "demandera du mouvement" de la part de l'UE. Il a toutefois assuré qu'il existait "une bonne chance d'accord" sur le Brexit.
De son côté, le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel a exhorté Boris Johnson à "agir" plutôt qu'à "parler" pour trouver une solution sur le Brexit, à l'issue d'une rencontre lundi avec son homologue britannique. "L'heure tourne, arrêtez de parler, agissez", a-t-il dit. Ni la Commission, ni les 27 "n'accepteront à aucun moment d'être responsables (...) pour le bazar dans lequel nous sommes", a ajouté Xavier Bettel.
Le Premier ministre britannique était arrivé sous les huées de dizaines de personnes à sa rencontre avec Xavier Bettel dans la capitale du grand-duché.
Interrogé sur son absence à la conférence de presse conjointe programmée après la rencontre, le dirigeant conservateur a argué de la présence à proximité d'une manifestation anti-Brexit. Le Premier ministre luxembourgeois a conduit la conférence de presse tout seul, à côté d'un pupitre vide. "Il allait clairement y avoir beaucoup de brouhaha et je pense que nos arguments auraient été noyés (par le bruit)", s'est-il justifié.
Temps suffisant pour conclure un accord
Boris Johnson s'est dit persuadé d'avoir "suffisamment de temps pour conclure un accord entre maintenant et les 17 et 18 octobre", date d'un conseil européen à Bruxelles, considéré par beaucoup comme le sommet de la dernière chance. "Oui, il y a une bonne chance d'accord, je peux en voir la forme. Tout le monde peut voir en gros ce qui peut être fait", a-t-il assuré.
"Mais cela demandera du mouvement (de la part de Bruxelles) et il faudra que le système par lequel l'UE peut contrôler le Royaume-Uni après notre départ, à savoir le dit 'backstop', disparaisse", a réaffirmé le Premier ministre britannique.
Boris Johnson est déterminé à obtenir la suppression de la clause du "backstop" ("filet de sécurité"), qui vise à empêcher le rétablissement après le Brexit d'une frontière physique entre l'Irlande, membre de l'UE, et la province britannique d'Irlande du Nord. Cette disposition prévoit que le Royaume-Uni tout entier reste dans un "territoire douanier unique" avec l'UE si une meilleure solution n'est pas trouvée à l'issue d'une période transitoire.
Pour l'UE, cette clause de sauvegarde est incontournable faute d'alternative crédible.
Avec AFP