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Législatives en Israël : la coalition de partis arabes courtise l'électorat juif

En Israël, les citoyens retournent aux urnes mardi pour des législatives. Si la population arabe représente 20 % de la population, sa participation lors des scrutins est bien plus faible que celle du reste de l'électorat.

Mevaseret est une petite ville à la population essentiellement juive à la périphérie de Jérusalem. C'est pourtant ici que des représentants de la Liste unifiée, la coalition de partis essentiellement arabes, ont choisi de faire campagne pour les élections législatives israéliennes. Face à la résignation de la population arabe, cette liste veut grappiller l'électorat juif rebuté par la dérive très droitière de la société.

"Cela me donne l'espoir que, peut-être, on peut construire une sorte de nouveau mouvement politique en Israël qui ferait de la place aux Juifs et aux Arabes pour vivre ensuite avec un meilleur partenariat entre les communautés", estime un jeune militant. "Face à la haine, au racisme et à la division, c'est d'unité dont on a besoin. De toutes sortes d'unités. La Liste unifiée est un bon moyen pour ça", ajoute l’un de ses camarades.

Une bannière commune

Pour capter ces voix, Ofer Cassif et les autres candidats ne comptent pas sur de grands meetings. Ils vont chercher les votes juifs un par un. "Pour convaincre les gens de voter pour nous, le meilleur moyen, c'est ce que l'on vient de faire ici, s'asseoir avec quelques personnes, leur parler et essayer de leur expliquer pourquoi on est meilleurs", décrit Oser Cassif, candidat de la Liste unifiée aux élections législatives. "Chez les Arabes, c'est totalement différent. S'il y a une hésitation dans l'électorat arabe, ce n'est pas entre la Liste unifiée et les autres partis, c'est entre voter pour la Liste unifiée ou ne pas voter du tout."

Après leurs divisions et leur échec lors du scrutin d'avril, les partis arabes israéliens ont réussi à se retrouver sous une bannière commune, comme en 2015. Ils espèrent retrouver une meilleure dynamique. Mais une fois élus, la vie n'est pas facile pour ces députés bien souvent stigmatisés à la Knesset.

"Ils ne peuvent pas faire leur travail normalement. Leurs projets de lois sont rejetés. Il y a plusieurs exemples de lois qui sont soumises par des députés palestiniens mais qui n'ont rien à voir avec la question palestinienne, qui concernent tout le monde, mais elles sont rejetées puis des députés juifs en font un copier-coller et là, la loi passe", explique Gil Naveh, le porte-parole d'Amnesty International en Israël. Une situation qui, selon ces députés, dissuade une bonne partie de la population arabe de se mobiliser pour aller voter.