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Élection présidentielle : ces jeunes Tunisiens qui veulent faire entendre leur voix (4/4)

Les jeunes Tunisiens se sentent parfois délaissés par les politiques. À Tunis, France 24 a rencontré ceux qui s’engagent pour participer à la vie publique et intéresser leur classe d’âge aux enjeux de la présidentielle de dimanche.

En Tunisie, 7 millions d’électeurs sont appelés aux urnes dimanche 15 septembre. Dans ce pays, les jeunes représentent près de 25 % de la population mais sont souvent oubliés dans les programmes politiques. Si certains sont désenchantés, notamment à cause du taux de chômage très élevé qu'ils subissent, beaucoup s’engagent dans la vie associative et le bénévolat pour participer à la vie publique.

À Kabaria, un quartier populaire de Tunis, la culture permet de sensibiliser les jeunes à la politique. France 24 a rencontré les membres d’une troupe de théâtre qui se produit dans le seul espace de loisir du voisinage : un terrain abandonné à côté d’une station de tramway.

"Dans notre pièce, nous essayons de choquer un peu, de secouer les gens pour que tout le monde comprenne que nous sommes là en tant que jeunes, que nous avons un rôle à jouer, y compris dans la vie publique", explique l’une des comédiennes, qui sillonne le pays depuis dix jours.

La pièce qu’ils donnent traite de la révolution, de la liberté d’expression ou encore du rapport complexe entre police et citoyens, des thèmes chers à la jeunesse.

En Tunisie, celle-ci est peu représentée en politique. Pourtant, elle est l’un des principaux enjeux de ce scrutin : on trouve 70 % de jeunes parmi les nouveaux électeurs inscrits cette année.

"Remobiliser les jeunes"

Avec quelques amis, Mohamed Guedira a fondé un site web baptisé "Chnowa Barnamejek" ("Quel est ton programme ?") pour rendre la politique plus accessible. Ces jeunes ont filmé des entretiens avec les candidats et les ont mis en ligne. Ils ont réussi à attirer plus de 13 000 abonnés sur Facebook en quelques jours.

"L’idée était de remobiliser les jeunes et de les pousser à voter sur des choses concrètes (…), des propositions, une vision d’avenir et des mesures objectives", explique Mohamed Guedira.

Ces jeunes Tunisiens n’attendent plus que les hommes politiques viennent vers eux, ils font le chemin inverse, même si la tâche est souvent difficile… Sur les 26 candidats, 14 seulement ont accepté des entretiens avec ce groupe d’étudiants.