La Corée du Nord a tiré mardi deux nouveaux "projectiles" en mer du Japon, peu après avoir proposé à Washington d'entamer fin septembre de nouvelles négociations sur son programme nucléaire.
La Corée du Nord souffle le chaud et le froid. Le régime de Kim Jong-un a tiré, mardi 10 septembre, deux nouveaux "projectiles", quelques heures après avoir proposé aux États-Unis de reprendre fin septembre les négociations sur son programme nucléaire.
Les deux "projectiles" ont été lancés mardi à l'aube depuis la province de Pyongan du Sud, dans le centre du pays, et ils ont parcouru environ 330 km en direction de la mer du Japon, a indiqué l'armée sud-coréenne. "Nous exhortons le Nord à mettre fin à ces actes qui exacerbent les tensions dans la région", ont déclaré les responsables de l'état-major sud-coréen.
Un haut responsable du gouvernement américain a indiqué avoir été informé de ces nouveaux tirs et a assuré que Washington suivait la situation de près avec ses alliés dans la région.
"Nous voulons nous retrouver en face-à-face avec les États-Unis fin septembre, à une date et en un lieu dont nous pouvons convenir", avait pourtant déclaré lundi la vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères Choe Son-hui dans un communiqué de l'agence officielle KCNA.
"Je dis toujours qu'il est bon de se rencontrer", "voyons ce qui va se passer", a répondu Donald Trump, interrogé par la presse sur l'offre nord-coréenne. Le président américain a saisi l'occasion pour souligner une fois de plus sa "très bonne relation" avec le numéro un du régime nord-coréen.
"Bon espoir" d'un retour aux négociations
Le négociateur américain Stephen Biegun avait exhorté vendredi Pyongyang à cesser de faire "obstacle" aux négociations avant qu'il ne soit trop tard. "Nous avons fait clairement savoir à la Corée du Nord que nous sommes prêts à discuter dès qu'ils nous feront signe", avait répété l'émissaire américain, proposant de "lancer un cycle intensif de négociations".
De son côté, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait dit dimanche avoir "bon espoir" d'un retour à la table des négociations "dans les prochains jours ou semaines".
Les pourparlers bilatéraux entre Washington et Pyongyang sont dans l'impasse depuis l'échec du second sommet entre le président américain Donald Trump et Kim Jong-un, à Hanoï en février.
Les deux dirigeants s'étaient de nouveau rencontrés en juin à la frontière dans la Zone démilitarisée (DMZ) qui sépare les deux États depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953). La rencontre avait débouché sur la décision de relancer les discussions sur le programme nucléaire de Pyongyang, un peu plus d'un an après le premier sommet Trump-Kim de Singapour. Mais ces discussions n'ont pas encore repris.
Tourner la page de "l'hostilité"
Depuis juillet, Pyongyang a multiplié des tirs de missiles de courte portée, qualifiés de "provocations" par des responsables américains – même si Donald Trump s'est montré nettement plus conciliant. Et l'ONU a confirmé début septembre que la Corée du Nord poursuivait son programme d'armement nucléaire tout en se soustrayant aux sanctions.
Les autorités nord-coréennes ont aussi haussé le ton, protestant contre les manœuvres militaires conjointes entre Washington et Séoul qui se sont déroulées en août, et dénonçant la position des États-Unis, qui affirment ne vouloir lever des sanctions qu'en échange d'une dénucléarisation définitive.
Mais Stephen Biegun a fait miroiter vendredi aux Nord-Coréens "des mesures immédiates" qui pourraient être prises en cas d'avancées dans les négociations, afin de tourner la page de "l'hostilité" et de la "méfiance".
Lundi, Choe Son-hui a de nouveau invité Washington à présenter "une stratégie acceptable" lors d'une éventuelle prochaine rencontre, sous peine de mettre en péril le processus diplomatique.
Avec AFP