
Résolument proeuropéen, le gouvernement italien de Giuseppe Conte a facilement obtenu lundi soir la confiance des députés, tandis que le Sénat doit se prononcer mardi.
Comme prévu, les députés italiens ont accordé, lundi 9 septembre, par 343 voix contre 263, leur confiance au gouvernement formé par le Parti démocrate et le Mouvement 5 Étoiles (M5S) et dirigé par Giuseppe Conte. Le Sénat, où sa majorité est plus réduite, se prononcera mardi.
Le président du Conseil a livré un discours de politique générale très européen – il a prononcé le mot "Europe" 32 fois. Giuseppe Conte a plaidé pour l'apaisement des relations avec l'Union européenne tout en réclamant un coup de pouce de Bruxelles sur les règles budgétaires et l'immigration.
Giuseppe Conte a aussi promis de ne pas retomber dans les travers de la précédente coalition. Il a demandé à la classe politique et aux citoyens plus de modération dans le ton et "plus de sobriété notamment sur les réseaux sociaux", tout en réclamant à ses ministres de la "cohésion et de la loyauté". "Nous voulons laisser derrière nous le fracas des déclarations inutiles et belliqueuses", a promis le président du Conseil, qui était aussi à la tête du précédent gouvernement, lors d'une séance houleuse. "Le discours de ce gouvernement sera modéré", a-t-il souligné, évoquant les propos souvent fracassants de Matteo Salvini, le chef de la Ligue (extrême droite).
Manifestation de l'extrême droite
"Élections ! Élections !", ont scandé à plusieurs reprises des députés de la Ligue pendant son discours, qui a duré une heure et demie. À l'extérieur du Parlement, des militants d'extrême droite réclamaient également des législatives anticipées. "Ils peuvent repousser le vote de quelques mois mais ils ne peuvent pas fuir pour toujours et quand les Italiens auront le droit de voter, nous gagnerons", a promis Matteo Salvini, s'adressant aux manifestants, dont certains l'ont salué bras tendu.
Giuseppe Conte a présenté un ambitieux programme axé sur la relance de l'économie, qui passe notamment par l'abandon de la hausse de la TVA prévue le 1er janvier, et a promis la fermeté contre la fraude fiscale.
Dans ce contexte, il a jugé qu'il fallait "améliorer le pacte de stabilité" de l'Union européenne, qui impose un déficit sous les 3 % du PIB et un endettement sous les 60 %. L'Italie est à peu près dans les clous pour le déficit annuel mais ploie sous une dette supérieure à 132 % du PIB. Des règles budgétaires trop rigides "risquent de réduire à néant les efforts importants accomplis pour relancer la croissance potentielle du pays", a argué Giuseppe Conte.
Giuseppe Conte à Bruxelles mercredi
De l'Europe, il attend également "plus de solidarité" sur l'immigration avec "des initiatives concrètes" sur un dossier que l'Italie entend désormais "gérer de façon structurelle et plus dans l'urgence".
Libéré de son partenariat avec les europhobes de la Ligue, Giuseppe Conte se rendra mercredi à Bruxelles pour son premier déplacement en tant que chef du 67e gouvernement italien de l'après-guerre. "Je reste fermement convaincu (...) que c'est dans le cadre de l'Union européenne et non en dehors que nous devons œuvrer pour le bien des Italiens", a-t-il conclu.
Avec Reuters et AFP