
Quatorze offres de reprise d’Aigle Azur, dont celle d’Air France, ont été déposées lundi. La compagnie aérienne a arrêté ses vols il y a quatre jours, après avoir été placée en redressement judiciaire.
Aigle Azur va-t-elle trouver un repreneur ? Quatorze offres ont été déposées, a confirmé la compagnie aérienne lundi 9 septembre. Aigle Azur a reçu "14 manifestations d'intérêt essentiellement pour des actifs isolés", mais également pour des "projets de reprise plus globaux", a précisé la compagnie placée en redressement judiciaire, dans un communiqué en fin de soirée. "Ces offres de reprise de la société sont toutes à parfaire et ne sont pas exécutables en l'état", selon la même source.
Pour Denis Sanchez, représentant de FO SNPNC, interrogé à l'issue du CE, l'exposé des offres a été "sommaire", offrant une "première image" avant une possible évolution des propositions.
"Avec les organes de la procédure, l'administrateur judiciaire va désormais tenter de mettre en état ces offres afin de parvenir à un plan de cession", a de son côté indiqué Aigle Azur.
Air France a confirmé à l'AFP avoir déposé une offre, sans en donner la teneur dans l'immédiat. Le groupe Dubreuil, propriétaire majoritaire d'Air Caraïbes, a également indiqué à l'AFP avoir déposé une telle offre, restant lui aussi avare de détails.
Au moins 150 postes menacés
D'après la CFDT, Air France reprendrait 70 % du personnel basé en France et l'offre Dubreuil 106 personnes. Avec ces deux offres combinées, il resterait encore 150 postes menacés.
Lu Azur, dirigée par M. Houa, déjà actionnaire d'Aigle Azur à hauteur de 20 %, a annoncé avoir proposé de reprendre 90 % des activités.
Parmi les autres repreneurs éventuels, EasyJet a confirmé à l'AFP "avoir fait part de son intérêt quant aux opérations d'Aigle Azur à Orly". Vueling a fait de même, selon une source syndicale. Lionel Guérin, ancien PDG de Hop! (groupe Air France), figure parmi ceux qui ont déposé une offre, de même source.
Toujours selon la CFDT, les offres les plus détaillées présentées lundi demandent une liquidation d'Aigle Azur au tribunal, apurement des dettes à la clé.
De son côté, Denis Sanchez, délégué syndical FO, s'est dit prudent. "Deux natures d'offres semblent se profiler, à savoir dans la globalité ou dans la partialité de la reprise de l'activité et du personnel, nous serons très attentifs à ce qu'on nous proposera dans le détail, on ne le connaît pas encore", a-t-il déclaré.
Une audience attendue lundi
Un nouveau CE extraordinaire se tiendra vendredi en milieu de journée pour donner un avis sur les propositions des repreneurs, avant une audience au tribunal de commerce lundi prochain.
En cessation d'activité et dans l'attente d'un repreneur, l’entreprise avait cloué tous ses avions au sol vendredi 6 septembre.
Les candidats à la reprise de la compagnie, qui emploie 1 200 salariés, dont 700 en France, avaient jusqu'à lundi midi pour déposer leur offre à l’administrateur judiciaire, la Selarl AJRS, dont le siège est à Paris.
Avec AFP