À travers tout le pays, les Russes se rendent aux urnes, dimanche, pour élire leurs représentants locaux, après une campagne agitée et une des plus importantes opérations de répression judiciaire contre des manifestants en près de dix ans.
Les Russes sont appelés, dimanche 8 septembre, à élire leurs gouverneurs et parlementaires régionaux, alors que la cote de popularité de Vladimir Poutine et son parti Russie unie a chuté.
Ces scrutins municipaux et régionaux, qui concernent également la Crimée annexée, se déroulent après une campagne électorale marquée par des manifestations massives et par les plus importantes opérations de répression judiciaire contre les opposants du Kremlin en une décennie.
Selon les analystes, les résultats du vote seront suivis de près à l'approche des élections parlementaires de 2021 et contribueront à façonner l'avenir politique de la Russie, alors que le président Vladimir Poutine entame sa troisième décennie au pouvoir.
Tous les yeux seront rivés vers la capitale, où des manifestations quasi-hebdomadaires ont eu lieu cet été pour protester contre l'éviction de candidats de l'opposition à l'élection du Parlement local.
Pour la plupart non autorisées, elles ont donné lieu à près de 2 700 interpellations. Du jamais vu depuis la vague de protestations de 2011-2012 qui avait précédé le retour de Vladimir Poutine à la présidence après un mandat de Premier ministre.
Les autorités ont brièvement emprisonné pratiquement tous les candidats d'opposition voulant participer au scrutin moscovite. Plusieurs manifestants ont également écopé de lourdes peines, allant jusqu'à quatre ans de prison. Un homme a lui été condamné à cinq ans de prison pour un tweet appelant à attaquer les enfants de policiers.
"Voter intelligemment"
À Moscou, près de 7,2 millions d'électeurs seront appelés à élire 45 députés au Parlement de la ville, dominé par le parti au pouvoir, Russie unie, et qui ne s'oppose jamais aux politiques du maire pro-Kremlin, Sergueï Sobianine.
Pas un seul candidat ne se présente toutefois officiellement sous les couleurs du parti, dont la popularité a atteint un score historiquement bas.
L'opposant Alexeï Navalny, 43 ans, a appelé les Moscovites à "voter intelligemment" en soutenant ceux qui sont les mieux placés pour battre les candidats affiliés au pouvoir. La plupart d'entre eux sont communistes.
En tout, plus de 5 000 élections ont lieu dimanche. Les Russes vont élire 16 gouverneurs régionaux et les parlementaires locaux de 13 régions, dont la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014. L'échange historique de 70 prisonniers entre la Russie et l'Ukraine, opéré samedi, a été salué unanimement comme un premier pas vers une résolution du conflit qui oppose les deux pays depuis 2014.
En dehors de Moscou, la campagne pour l'élection du gouverneur de Saint-Pétersbourg a été parmi les plus controversées, le Kremlin soutenant le très impopulaire gouverneur sortant, Alexandre Beglov.
Samedi 7 septembre, Moscou a voulu se monter sous son meilleur jour en organisant de nombreuses festivités et des feux d'artifice pour célébrer le 872e anniversaire de la fondation de la ville et tenter de faire oublier les évènements de l'été. Les bureaux de vote seront ouverts jusqu'à 20h locales (17 h GMT).
Avec AFP