Au lendemain de la création d'un nouveau mouvement d'opposition, Solidarnost, emmené par l'ex-champion d'échecs Garry Kasparov, les forces de l'ordre ont interpellé des dizaines de personnes lors d'une manifestation de l'opposition à Moscou.
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REUTERS - La police russe a empêché dimanche la tenue de manifestations non autorisées à Moscou et à Saint-Pétersbourg et a interpellé plusieurs militants d'opposition.
Les "marches du mécontentement" sont devenues l'une des marques de fabrique de l'hétéroclite coalition d'opposition "Autre Russie" - qui va des libéraux à certains groupes communistes - dirigée par l'ancien champion du monde d'échecs Garry Kasparov et par l'écrivain Edouard Limonov, chef du Parti national-bolchevique (interdit).
Des fourgons policiers ont bouclé deux places du centre de Moscou où la coalition Autre Russie avait appelé ses partisans à se retrouver. Les cordons policiers ont empêché les militants d'atteindre ces points de rassemblement.
La police a interpellé une vingtaine d'anciens officiers de l'Armée rouge place Pouchkine et plusieurs militants d'opposition, dont Limonov, place Trioumfalnaïa, à deux kilomètres de là.
A Saint-Pétersbourg, la police a empêché une marche d'une centaine de personnes qui comptaient défiler sur la perspective Nevski, en direction de la place Tchernichevski. Là aussi, plusieurs opposants ont été arrêtés.
Autour de 500 personnes ont toutefois réussi à se regrouper par la suite place Tchernichevski en scandant "Non à l'Etat policier!" ou encore "Autorités, réagissez à la crise!". Le rassemblement a duré une heure et a pris fin dans le calme.
"Ils mettent leur argent à l'abri", a accusé Sergueï Gouliaïev, membre d'Autre Russie, lors de ce rassemblement. "Ils ne sauveront pas l'économie russe. Avec ce gouvernement, ce président et ce Premier ministre, nous allons droit dans le mur".
Vers une année 2009 difficile
Le plus souvent, les interpellations sont suivies de remises en liberté au bout de quelques heures, moyennant des amendes modiques. Bien que les actions de l'opposition comme les marches et les sit-in attirent l'attention des médias, les organisations d'opposition radicales ne jouissent pas d'un grand soutien dans l'opinion.
Pour l'opposition, les cours élevés du pétrole et du gaz ont été une aubaine pour le pouvoir russe et lui ont permis d'avoir le soutien de la population au fil des dernières années. Mais avec le retournement de situation économique au plan mondial et la chute des cours du pétrole, l'opposition russe espère tirer bientôt parti du mécontentement de la population.
Le gouvernement reconnaît lui-même qu'il va devoir tailler dans certaines dépenses sociales et que le chômage risque de devenir massif, la chute des revenus pétroliers tarissant des sources de revenus capitales pour le budget de l'Etat.
"Le pays sera complètement différent à la fin 2009 et le régime ne sera pas aussi puissant", a déclaré samedi à Reuters Ilia Iachine, l'un des dirigeants d'une nouvelle coalition libérale d'opposition, Solidarité, qui a tenu ce week-end son congrès fondateur à Moscou. Garry Kasparov figure parmi ses dirigeants.
Face à la situation, le Kremlin se fixe pour priorité de maintenir la stabilité politique. Au moment où les policiers refoulaient une cinquantaine d'opposants place Trioumfalnaïa, des membres du mouvement de jeunesse pro-Kremlin Jeune Russie distribuaient sous l'oeil bienveillant des agents de sécurité des tracts accusant l'opposition de faire le jeu de forces hostiles à la Russie.