Des centaines de manifestants prodémocratie tentaient dimanche de bloquer les accès de l'aéroport de Hong Kong, au lendemain d'une nouvelle journée de contestation, parmi les plus violentes depuis le début du mouvement.
Les militants prodémocratie ne désarment pas à Hong Kong. Au lendemain d'une marche qui a donné lieu à de nouveaux heurts entre contestataires et forces de
l'ordre, des manifestants ont commencé à perturber dimanche 1er septembre les transports en direction de l'aéroport international du territoire semi-autonome.
Au moins 16 vols ont été annulés, a indiqué l'aéroport sur son site internet, et le terminal des départs était encombré de voyageurs en retard qui ont eu du mal à rejoindre les zones d'embarquement.
Les opérateurs de l'Airport Express, le train à grande vitesse reliant le huitième aéroport international le plus fréquenté au monde et le centre de l'ex-colonie britannique, ont suspendu ce service, sans donner d'explication. Le trafic automobile était également fortement ralenti aux abords de l'infrastructure.
Les protestataires entendent saturer les accès à l'aéroport jusqu'à lundi. Une démarche similaire avait été entreprise le week-end dernier, sans atteindre son but.
Des manifestants vêtus de noir, portant des masques et se cachant derrière des parapluies pour échapper à la surveillance des caméras, ont également érigé des barricades au terminal d'autobus de l'aéroport.
"God save the Queen"
"Nous voulons perturber l'activité de l'aéroport pour attirer l'attention sur ce que le gouvernement et la police nous font subir", a déclaré un jeune manifestant de 20 ans, qui a souhaité rester anonyme.
La police de Hong Kong a interdit le rassemblement et accusé les manifestants d'avoir jeté des projectiles sur les agents qui tentaient de les déloger. "La police ordonne à tous les protestataires de cesser leurs actes illégaux et de partir immédiatement", a-t-elle dit dans un communiqué.
D'autres manifestants se sont rassemblés dimanche devant le consulat britannique à Hong Kong, où ils ont brandi l'Union Jack et entonné le "God save the Queen".
Samedi, de nouveaux heurts ont éclaté, la police répondant par des tirs de gaz lacrymogènes aux cocktails Molotov lancés par des manifestants. Les heurts se sont prolongés durant une grande partie de la nuit de samedi à dimanche.
Balles réelles
Des policiers ont tiré deux coups de feu de sommation en l'air lorsqu'un groupe de contestataires les a encerclés et a tenté de leur subtiliser leur arme, a déclaré la police.
C'est la seconde fois depuis le début du mouvement, après le week-end dernier, que les forces de l'ordre ont recours à des balles réelles pour disperser les manifestants.
"Le niveau de violence s'accroît rapidement et les agissements illégaux de manifestants ne montrent aucune considération pour les lois de Hong Kong", a dit la police dans un communiqué.
Né en avril du rejet d'un projet de loi qui aurait permis l'extradition de suspects vers la Chine continentale, le mouvement de contestation s'est élargi à des revendications plus larges, dont la protection des libertés et de l'autonomie dont jouit l'ancienne colonie britannique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
Avec Reuters et AFP