
À l'appel du Premier ministre pakistanais Imran Khan, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues vendredi pour dénoncer la situation dans la partie du Cachemire sous contrôle indien.
Ils étaient des milliers à descendre dans les rues, vendredi 30 août. Répondant à l’appel de leur Premier ministre Imran Khan, de nombreux Pakistanais ont manifesté pour protester contre la politique menée par New Delhi dans la partie sous contrôle indien de la région du Cachemire.
À midi, les chaînes de télévision du pays ont diffusé les hymnes du Pakistan et du Cachemire, alors que les sirènes résonnaient dans tout le pays.
"Jusqu'à notre dernier souffle"
La capitale Islamabad a été le théâtre de nombreux rassemblements, notamment devant les bâtiments du gouvernement où se sont réunis des milliers de manifestants pour assister au discours à la nation prononcé par Imra Khan, lequel a promis de poursuivre la lutte pour le Cachemire jusqu’à ce qu’il soit "libéré".
"Nous nous tiendrons au côté du Cachemire jusqu’à notre dernier souffle", a-t-il lancé à propos de ce territoire himalayen que l’Inde et le Pakistan se disputent depuis leur indépendance et leur partition en 1947.
"Aujourd’hui, nous voulons dire aux Cachemiris que nous sommes tous avec eux, que nous partageons leur souffrance", a-t-il déclaré, s'en prenant vivement à son homologue indien Narendra Modi.

L'Inde réagit avec colère
Cette manifestation d’ampleur est la première d’une série avant le départ du Premier ministre pakistanais pour l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre, où ce dernier a promis de mettre le sujet sur la table.
Depuis l’annonce par les autorités indiennes, début août, de la révocation de l’article 370 de la Constitution qui conférait un statut spécial à cette zone, le torchon brûle entre les deux grands voisins sud-asiatiques.
Le Cachemire indien en est actuellement à sa quatrième semaine de couvre-feu et de blocage des communications, et des milliers de personnes ont été arrêtées.
"Une menace nucléaire"
Imran Khan a plaidé, vendredi, dans une tribune parue dans le quotidien américain New York Times pour que "la communauté internationale réfléchisse au-delà de ses avantages commerciaux et économiques".
"La Seconde Guerre mondiale s'est produite à la suite d'(une politique) d'apaisement à Munich. Une menace similaire plane à nouveau sur le monde, mais cette fois sous la menace (de l'arme) nucléaire", a-t-il mis en garde.
Depuis leur indépendance et la partition en 1947, le Pakistan et l’Inde se sont livrés trois guerres, dont deux au sujet de ce territoire.
Les deux puissances nucléaires étaient déjà passées à deux doigts d’un nouveau conflit armé, en février, après la mort d’une quarantaine de paramilitaires au Cachemire indien dans un attentat revendiqué par un groupe extrémiste établi au Pakistan.
Avec AFP