L'ex-numéro deux des Farc, Ivan Marquez, a annoncé jeudi qu'il reprenait les armes aux côtés d'autres chefs rebelles. Ils dénoncent l'accord de paix en Colombie.
Entré dans la clandestinité depuis un an, Ivan Marquez, ancien numéro deux du groupe armé colombien Farc, a annoncé, jeudi 29 août dans une vidéo, qu'il reprenait les armes aux côtés d'autres chefs rebelles. Ces derniers dénoncent l'accord de paix en Colombie.
En réaction, le président Ivan Duque, qui a tenté de modifier l'accord de paix selon lui trop laxiste envers les anciens guérilleros, a annoncé une offensive. "J'ai ordonné la création d'une unité spéciale afin de poursuivre ces criminels avec des capacités renforcées de renseignement, d'enquête et de mobilité sur tout le territoire colombien", a-t-il déclaré, depuis le palais présidentiel Casa Nariño, à Bogota.
"La trahison par l'État des accords de paix"
Dans la vidéo, Ivan Marquez vêtu d'un treillis vert, aux côtés notamment de Jesus Santrich, autre ex-leader des Farc dissoutes, annonce "au monde" qu'a commencé "la seconde Marquetalia (berceau historique de la rebellion des années soixante, NDLR) au nom du droit universel des peuples à se lever en armes face à l'oppression".
Depuis la forêt du sud-est de la Colombie, Ivan Marquez annonce "la poursuite des opérations de guerilla en réponse à la trahison par l'État des accords de paix de la Havane" qui avait conduit au désarmement en 2017 de quelque 7 000 combattants hommes et femmes des FARC.
"La fourberie, la duplicité et la perfidie, la modification unilatérale du texte de l'accord, la non-application de ses engagements de la part de l'Etat, les montages judiciaires et l'insécurité nous obligent à reprendre le maquis", affirme Ivan Marquez dans cette vidéo de 32 minutes.
"Nous n'avons jamais été vaincus, ni défaits idéologiquement, c'est pour cela que la lutte continue", ajoute-t-il en soulignant que ce nouveau groupe armé cherchera à se coordonner avec l'ELN, la deuxième guérilla colombienne, toujours en activité.
Ivan avait été le chef de la délégation des FARC aux négociations de paix menées à Cuba de septembre 2012 à l'été 2016 avec le gouvernement du président (2010-2018) de Juan Manuel Santos.
Après la signature de l'accord de paix, les FARC s'étaient transformées en parti politique, des centaines de rebelles se plaçant toutefois progressivement en marge du processus visant à mettre fin à un demi-siècle de conflit armé.
Mercredi, une ONG experte du conflit armé avait alerté sur une nouvelle guérilla probablement en cours de "création". Une guérilla comptant des milliers d'ex-combattants des Farc, et dirigée par deux chefs rebelles qui s'étaient mis en marge de l'accord de paix.
Avec AFP