
Au cours d'un discours solennel prononcé devant le Congrès, le président des États-Unis a affirmé que les débats acerbes sur son projet de réforme du système de santé devaient cesser. Il a également rappelé sa volonté de le mener à bien.
Dans une allocution forte et enlevée destinée à mettre un terme aux débats acerbes de cet été, le président des États-Unis a affirmé, mercredi, lors d'un discours solennel devant les deux chambres du Congrès, que le temps était venu de mettre de côté les "chamailleries" partisanes portant sur son projet de réforme du système américain de santé.
Rappelant qu'il s'agissait d'un défi important, Barack Obama a rappelé qu'il n'était "pas le premier président à défendre cette cause", ajoutant toutefois se sentir "déterminé à être le dernier".
Il a ensuite cité une série de propositions ayant pour objectif de donner une couverture santé à des millions d'Américains qui ne sont pas, ou mal, assurés, évoquant notamment la possibilité d'instaurer une assurance financée par des fonds publics.
Bien que de multiples critiques se soient élevées contre ce projet "socialiste", Obama a souligné que le rejet d'une telle assurance serait un échec.
"L'option publique n'est qu'une solution parmi d'autres, nous restons ouverts à toute autre idée qui permettrait d'atteindre cet objectif", a-t-il déclaré.
Ovations, silences déterminés, et étonnant sifflet
Fidèle à la rhétorique et aux métaphores qui caractérisent désormais son style oratoire, Obama a parlé, dans son discours, d'un "test historique" pour les législateurs pour qui le temps est venu "d'agir, même lorsque cela est difficile".
Parfois accueilli par des ovations, le discours du président américain a aussi été accueilli par des silences déterminés et même par un étonnant sifflet en provenance des bancs républicains.
Quand Obama a soutenu que son plan n'offrirait pas de couverture santé aux immigrants clandestins, des "Vous mentez !" sont descendus de l'assemblée, illustrant les tensions auxquelles est confronté le président.
"Notre problème de couverture santé est notre problème de déficit"
Obama a promis que ses réformes réduiraient les coûts de la protection médicale, amélioreraient les soins, et réglementeraient le secteur de l'assurance maladie.
Renouvelant son engagement à ce que ces propositions, qui coûteront 900 milliards de dollars sur dix ans, n'aggravent pas le déficit du budget, il a rappelé également que "notre problème de couverture santé est notre problème de déficit".
Au cours de son allocution, parfois teintée d'une certaine émotion, Obama a révélé que le sénateur Ted Kennedy, décédé le 25 août, avait rédigé une lettre posthume qui appelle à faire de 2009 l'année de la réforme du système de santé aux États-Unis.
Patron du comité de la santé pour le Sénat, Ted Kennedy soutenait infatigablement le projet de réforme d'Obama. Sa mort a privé les démocrates de leur "supermajorité" de 60 sièges au Sénat. Elle coïncide également avec l'une des périodes les plus délicates traversée par Barack Obama depuis sa prise de fonctions, en janvier dernier.
Les enjeux du vote de cette loi sont élevés pour le président qui a fait de la réforme du système américain de santé l'une de ses principales promesses de campagne, mais également pour les républicains qui misent sur les débats préalables au scrutin pour retrouver un peu du dynamisme qu'ils ont perdu lors de la campagne présidentielle de 2008.
Les derniers sondages effectués cette semaine par l'institut Gallup donnent 51 % d'opinions favorables à Barack Obama. Il s'agit d'une légère amélioration par rapport à sa popularité qui avait chuté à 50 % - son plus bas niveau depuis son accession à la présidence - il y a un mois, mais ce taux demeure très loin de celui dont il jouissait au lendemain de son investiture à la Maison Blanche (69 %).