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La Chine a affirmé, mardi, que la plupart des détenus des camps du Xinjiang étaient désormais "réintégrés dans la société". Une "vaine tentative d'atténuer l'inquiétude" sur le sort de ces prisonniers, dénonce Amnesty International.

Les déclarations d'un responsable chinois sur les camps de la région du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays, sont loin d'avoir convaincu. La plupart des personnes envoyées ces dernières années dans des lieux de détention au Xinjiang sont aujourd'hui "réintégrées dans la société et rentrées chez elle", a assuré  mardi 30 juillet Alken Tuniaz, vice-président de cette région, sans toutefois fournir de chiffres.

Une affirmation mise en doute par Amnesty International. Le directeur régional de l'ONG pour l'est et le sud de l'Asie estime que les propos du représentant chinois, tenus lors d'une conférence de presse à Pékin, ne sont pas crédibles. Dans un communiqué, Nicholas Bequelin a souligné que l'ONG n'avait reçu aucune information sur de possibles remises en liberté et a décrit les propos chinois comme une "vaine tentative d'atténuer l'inquiétude" de la communauté internationale.

De son côté, une porte-parole du département d'État américain a déclaré qu'il n'y avait aucune preuve permettant de vérifier les propos d'Alken Tuniaz et a appelé la Chine à laisser le Haut-Commissaire des droits de l'Homme effectuer un examen libre.

"Honte pour l'humanité"

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, qui a discuté de la situation des Ouïghours avec son homologue chinois Wang Yi, a annoncé mardi que son pays allait envoyer une mission d'observation au Xinjiang.

La Turquie a réclamé en début d'année la fermeture des camps d'internement, qualifiant de "honte pour l'humanité" le traitement réservé aux Ouïghours, peuple turcophone et musulman.

Selon des experts de l'ONU et des militants des droits de l'Homme, au moins un million de Ouïghours et d'autres membres de minorités musulmanes, comme les Kazakhs, ont été détenus dans les camps du Xinjiang.

Avec AFP