Alors que la France fait face à un nouvel épisode de canicule, la ville de Paris veut végétaliser ses rues pour rafraîchir l’air ambiant. Au programme : planter des arbres quand le sous-sol le permet ou encore débétonner.
Alors que la quasi-totalité de la France est en alerte canicule depuis le début de la semaine, la chaleur est encore plus difficile à supporter en ville qu'à la campagne, en raison des effets d'îlots de chaleur urbains. Toutes les grandes métropoles doivent donc s'adapter et se transformer. À Paris, où on attend plus de 40°C jeudi 25 juillet, les autorités veulent privilégier la végétalisation pour rafraîchir l'air ambiant.
La priorité : planter des arbres. Selon l’ingénieur en énergie et environnement Olivier Papin, "les arbres, quand ils ont de l'eau présente dans leurs racines, de l'eau qu'ils sont capables d'aller chercher dans le sol, vont remonter cette eau par capillarité dans les branches, dans les feuilles. Cette eau va s'évaporer, et en s'évaporant, elle va refroidir l'air ambiant. En plus de l'ombre, on a un pouvoir de climatiseur naturel par les arbres", explique-t-il.
Quand le sous-sol ne permet pas de planter des arbres, les alternatives sont nombreuses, comme verdir certains endroits, mais également debétonner. Le bitume et l'asphalte sont en effet les grands responsables des phénomènes d'îlots de chaleur urbains.
Une différence de 15 degrés
Équipé d’une caméra à infra-rouge, l’ingénieur s’est chargé de mesurer les différences de température entre l’ombre et en plein soleil, afin de cartographier les points les plus chauds de la capitale. "Là le bitume, s'il est au soleil, il est à 50°C à peu près, et puis s'il est à l'ombre des arbres, il est à 35°C", dit-il.
"Le pire c'est qu'en dessous on a une couche de béton qui est assez dense, Donc ça fait un peu comme un réservoir de chaleur et quand la nuit va arriver, toute la chaleur emmagasinée sera relarguée dans l'atmosphère", explique Julien Bigorgne, ingénieur environnement et membre de l’atelier parisien d’urbanisme, qui préconise de remplacer ces revêtements par des pavés, du béton poreux ou encore du stabilisé, une sorte de sable rigidifié, présent dans de nombreux parcs parisiens.
D'ici 2020, la capitale française veut végétaliser 14 hectares, soit l'équivalent de 20 terrains de football. Une goutte d'eau si comparé aux 10 500 hectares que compte la capitale.