logo

À Hong Kong, affrontements violents en marge d'une nouvelle manifestation de masse

De violents heurts ont eu lieu, dimanche soir, à Hong Kong, entre la police et des manifestants à l'issue d'un rassemblement d'ampleur pour protester contre le gouvernement local soutenu par Pékin.

Des affrontements violents se sont produits, dans la soirée du dimanche 14 juillet à Hong Kong, entre la police et des manifestants qui prenaient part à un rassemblement massif afin de protester, pour la cinquième semaine d'affilée, contre le gouvernement local soutenu par Pékin.

Les forces de l'ordre ont utilisé, à plusieurs occasions dans la journée, du gaz poivre et des matraques, contre de petits groupes de contestataires qui ont répliqué en jetant des bouteilles et d'autres objets.

Nombreuses interpellations

Les heurts les plus virulents se sont déroulés dans la soirée à l'intérieur d'un centre commercial abritant de nombreuses boutiques de vêtements de luxe, où des centaines de contestataires avaient trouvé refuge après une charge de la police.

Les policiers, entrés dans le complexe, se sont retrouvés pris sous les jets de projectiles en provenance des niveaux supérieurs. L'un d'eux gisait, inconscient, et il y avait du sang sur le sol.

Ils sont ensuite montés dans les étages, protégés par leurs boucliers et armés de matraques, et ont procédé à un très grand nombre d'interpellations. Un manifestant qui s'est effondré dans la cohue a reçu des soins sur place. Vers 22h heure locale, la plupart des contestataires avaient quitté le site.

"Nous ne sommes pas encore morts"

Plus tôt dans la journée, d'autres échauffourées avaient déjà eu lieu. Des poignées de manifestants s'étaient retranchés dans une rue proche de l'endroit où s'étaient regroupées des dizaines de milliers de personnes pour protester contre les autorités, dans le quartier de Sha Tin.

Depuis plus d'un mois, Hong Kong est secoué par une gigantesque vague de contestation, partie du rejet d'un projet de loi, désormais suspendu, visant à autoriser les extraditions vers la Chine.

Mais le mouvement a ensuite avancé des exigences plus larges concernant la préservation des acquis démocratiques, notamment la liberté d'expression et l'indépendance de la justice. Une indépendance dont jouit théoriquement jusqu'en 2047 ce territoire rétrocédé en 1997 par le Royaume-Uni à la Chine, et auquel a été octroyé un statut de semi-autonomie.

"Nous avons manifesté tant de fois, mais le gouvernement n'écoute toujours pas, cela oblige chacun à descendre dans la rue", explique Tony, manifestant âgé de 24 ans.

Comme lui, beaucoup considérent les manifestations comme un combat existentiel contre la mainmise croissante de Pékin sur le territoire.

"C'est un moment dangereux", observe quant à elle JoJo So, âgée d'une cinquantaine d'années. "Les Hongkongais peuvent choisir de mourir ou de vivre. Nous sommes sur le fil du rasoir, mais nous ne sommes pas encore morts."

Avec AFP