
Dans la presse, ce mardi 11 juin, les révélations du site d’investigation américain The Intercept sur le ministre de le Justice brésilien Jair Bolsonaro, qui aurait tenté d’empêcher le retour au pouvoir de Lula en 2018. La mobilisation des quotidiens russes en faveur du journaliste Ivan Golounov, assigné à résidence par le pouvoir. Et la décision du New York Times de ne plus publier de dessins politiques.
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Dans la presse, ce matin, les réactions aux révélations, dimanche, du site d’investigation américain The Intercept, sur le ministre de la Justice brésilien, Sergio Moro.
D’après le site d’investigation américain, l’ancien juge, figure de l’énorme opération anticorruption «Lava Jato», «lavage express», aurait orienté l’enquête contre l’ex-président, Lula, pour empêcher son retour au pouvoir en 2018 - des accusations fondées sur des échanges privés entre le procureur anticorruption brésilien Deltan Dallagnol et Sergio Moro. Des messages auxquels The Intercept aurait eu accès, et qui vont donner lieu à l’ouverture d’une enquête par la justice brésilienne, selon O Globo, qui rapporte que le président Jair Bolsonaro a réagi à ces révélations en déclarant «avoir totalement confiance» en son ministre de la Justice. D’après le quotidien britannique The Guardian, le ministère public brésilien et les soutiens de Jair Bolsonaro soulignent le positionnement «tendancieux» selon eux, c’est-à-dire pro-Lula, du site The Intercept, dont l’un des fondateurs, Glenn Greenwald est le compagnon de David Miranda, lui-même proche de l’une des figures de la cause des gays et lesbiennes du Brésil, Jean Wyllys - un homme qui a été la bête noire des pro-Bolsonaro, et a qui a même dû s’exiler à cause des menaces de mort proférées contre lui.
Dans la presse, toujours, la mobilisation, d’une rare ampleur en Russie, en faveur du journaliste d’investigation Ivan Golounov, interpellé vendredi pour «trafic de drogue» et placé en résidence surveillée depuis. Fait plus rare encore en Russie, trois journaux de premier plan – les quotidiens Kommersant, Vedomosti et RBK - ont titré hier, en semble, en première page: «Je suis, nous sommes Ivan Golounov» - en référence évidemment au mouvement de solidarité après l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, en janvier 2015. D’après The Moscow Times, ces trois journaux demandent à leur tour l’ouverture d’une enquête sur les officiers de police impliqués dans l’arrestation d’Ivan Golounov, dont la mise en cause serait en réalité liée à ses activités professionnelles, selon eux. «En Russie, commente The Washington Examiner, les classes moyennes et populaires sont censées accepter la corruption avec un aveuglement joyeux. Mais heureusement, une poignée de militants et de journalistes ne l’acceptent pas. Le plus connu d’entre eux est Alexeï Navalny. Ivan Golounov en fait aussi partie». La revue américaine, qui accuse Vladimir Poutine d’être «le principal responsable de la corruption» en Russie, rappelle qu’Ivan Golounov a eu plus de «chance», du moins jusqu’à présent, que certains de ses confrères russes, morts assassinés en se faisant tirer dessus sur des ponts, ou dans des cages d’escalier, ou en se faisant jeter par des fenêtres - comme Boris Nemtsov, Maxim Borodin, et Anna Politkovskaya.
Aux Etats-Unis, précisément, The New York Times, quotidien de premier plan s’il en est, a annoncé hier sa décision de ne plus publier de dessins politiques. D’après le quotidien français Le Monde, le journal américain explique cette décision par sa volonté d’aligner son édition internationale sur celle publiée aux Etats-Unis, qui ne comprend plus de dessins politiques depuis plusieurs années - une décision qui entrera en vigueur à partir du 1er juillet, et qui intervient un peu plus d’un mois après la publication, par The NYT, d’un dessin jugé antisémite. Une caricature qui représentait le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le président américain, Donald Trump, le chef du gouvernement israélien sous la forme d’un chien guide, portant un collier avec une étoile de David, et tenu en laisse par le président américain, aveugle, avec une kippa sur la tête.
Pour Patrick Chappatte, l’un des dessinateurs vedette du New York Times, auquel il a collaboré pendant plus de 20 ans, cette décision serait directement liée à cette affaire. Sur Twitter, Chapatte dit regretter que «toutes ces années de travail restent inachevées à cause d’un seul dessin qui n’aurait jamais dû être publié dans le meilleur journal du monde». «Ces dernières années, alerte le dessinateur vedette du NYT, certains des meilleurs dessinateurs de presse aux Etats-Unis ont perdu leur travail parce que leurs éditeurs les trouvaient trop critiques envers Trump». «Peut-être devrions-nous commencer à nous inquiéter? Et nous rebeller. Les dessinateurs de presse sont nés avec la démocratie et lorsque les libertés sont menacées, ils le sont aussi». Un message accompagné d’un dessin dont beaucoup se souviennent - celui que Chapatte avait publié au lendemain de l’attaque contre Charlie Hebdo: «Sans humour, nous sommes tous morts».
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