
Donald Trump a poursuivi sa visite d'État controversée au Royaume-Uni par une rencontre, mardi, avec la Première ministre britannique, Theresa May. Cette dernière, fragilisée, doit démissionner à la fin de la semaine après avoir échoué sur le Brexit.
Des retrouvailles possiblement tendues ? Au deuxième jour de sa visite d'État au Royaume-Uni, Donald Trump a retrouvé, mardi 4 juin, à Londres, Theresa May, après avoir descendu en flammes sa gestion du Brexit. La Première ministre fragilisée démissionnera vendredi, après avoir échoué à mettre en œuvre la sortie de l'Union européenne. Elle assurera toutefois la transition jusqu'à ce qu'un nouveau chef de gouvernement soit choisi, d'ici le 20 juillet.
Fidèle à son style, le tempétueux président n'a pas hésité à donner son avis sur le sujet. Quelques jours avant sa venue à Londres, il a jugé que Boris Johnson, ancien ministre des Affaires étrangères, ferait un "excellent" Premier ministre, et recommandé au Royaume-Uni de quitter l'UE sans accord. Un scénario auquel s'est toujours opposée la dirigeante conservatrice.
Une relation commerciale cruciale
"Un grand accord commercial est possible une fois que le Royaume-Uni se sera débarrassé de ses chaînes", avait soutenu lundi soir le président américain, à la veille de la rencontre. Il a assuré mardi à Londres que tout était "sur la table" dans la future négociation post-Brexit d'un accord de libre-échange entre les États-Unis et le Royaume-Uni, qui sera selon lui "extraordinaire".
La relation commerciale entre les deux pays est en effet cruciale pour le Royaume-Uni post-Brexit, le pays devant quitter l'Union européenne le 31 octobre au plus tard.
L'ambassadeur américain à Londres, Woody Johnson, a lui affirmé que Washington préparait déjà un accord et qu'il serait "plus rapide qu'aucun autre accord que nous ayons jamais eu".
D'autres dossiers brûlants étaient à l'ordre du jour : l'Iran, avec la volonté affichée du Royaume-Uni de défendre l'accord nucléaire que Donald Trump a remis en cause ; ou encore l'environnement, les États-Unis ayant décidé, seuls, de se retirer de l'accord de Paris.
Des manifestations anti-Trump
Après s'être vu dérouler le tapis rouge à Buckingham Palace lundi, au premier jour de sa visite, et avoir échangé des cadeaux avec la reine, Donald Trump a été confronté mardi à des manifestations contre sa politique.
C'est "l'occasion de faire preuve de solidarité avec ceux qu'il (Donald Trump, NDLR) a attaqués aux États-Unis, dans le monde entier et dans notre propre pays, y compris ce matin-même", a tweeté le chef de l'opposition travailliste britannique Jeremy Corbyn, dans une allusion à Sadiq Khan, le maire de Londres.
Tomorrow's protest against Donald Trump's state visit is an opportunity to stand in solidarity with those he's attacked in America, around the world and in our own country - including, just this morning, @SadiqKhan.
Jeremy Corbyn (@jeremycorbyn) June 3, 2019À l'autre bord de l'échiquier politique, l'europhobe Nigel Farage, dont le Parti du Brexit a raflé la mise aux européennes, s'est lui réjoui de la présence de Donald Trump, "un vrai ami du Royaume-Uni".
Un ballon moquant Trump
Comme d'autres personnalités politiques, le maire de Londres a boycotté le banquet organisé en son honneur lundi soir. Il a aussi autorisé les manifestants anti-Trump à faire voler dans le ciel londonien un ballon caricaturant Donald Trump en bébé joufflu et colérique.
Ce ballon est devenu un symbole de la contestation britannique contre le président américain, jugé "misogyne" et "xénophobe", lors de manifestations ayant rassemblé des dizaines de milliers de personnes contre sa première visite en juillet 2018.
Make sure I fly again when Donald Snr comes to London tomorrow!
If we can raise £30k for 6 amazing groups fighting Trump's politics on the ground - then I will fly once more! https://t.co/xOrAyQiFVC
You have until tomorrow to hit our target folks pic.twitter.com/cgC6LhxDJE
Avec AFP