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En Algérie, l’élection présidentielle "impossible" à organiser le 4 juillet

Le Conseil constitutionnel algérien a annoncé qu’il était "impossible" d’organiser l’élection présidentielle le 4 juillet comme prévu, a rapporté dimanche la télévision publique, sans fournir de nouvelle date pour le scrutin.

Pour le Conseil constitutionnel algérien, le scrutin présidentiel est "impossible" à organiser le 4 juillet comme prévu, a annoncé dimanche la télévision nationale, après le rejet des deux seules candidatures.

"Le Conseil constitutionnel rejette les deux dossiers de candidature déposés" et annonce par conséquent "l'impossibilité de tenir la présidentielle le 4 juillet", rapporte la télévision publique.

"Pour le moment, on a un pouvoir qui a un plan de vol, mais qui fait du pilotage à vue" explique Naoufel Brahimi El Mili, docteur en sciences politiques, invité du journal de France 24.

En Algérie, l’élection présidentielle "impossible" à organiser le 4 juillet

Mission dévolue au chef de l'État par intérim

Le Conseil a précisé qu'il revenait au chef de l'État par intérim, Abdelkader Bensalah, de "convoquer de nouveau le corps électoral et de parachever le processus électoral jusqu'à l'élection du président de la République et la prestation de serment".

Selon le texte de la Constitution, la mission essentielle dévolue à celui investi de la charge de chef de l'État est d'organiser la présidentielle. Ainsi, dit le Conseil, "il y a lieu de réunir les conditions adéquates pour l'organisation de cette élection dans la transparence et la neutralité".

Une prorogation de la mission du chef d'État par intérim qui doit avoir pour but d'assurer la continuité de l'État, selon Naoufel Brahimi El Mili. "Je pense qu'ils vont trouver un artifice, du bricolage constitutionnel" affirme le professeur de Sciences-Po pour qui le vrai débat se fera autour de la personne à qui le rôle de superviser les élections sera dévolu, mais aussi autour de l'étude des listes életorales. "Les partis politiques présenteront des programmes, et à ce moment là il [faudra] que l'Algérie ait enfin un président." conclut-il.

Depuis le 22 février dernier, les Algériens sortent massivement dans les rues chaque vendredi, principalement à Alger où la mobilisation ne faiblit pas, pour réclamer un changement du "système" politique en Algérie.

Pour Naoufel Brahimi El Mili, l'annulation de la présidentielle du 4 juillet était prévisible. "En revanche, ce qui était évitable, c'est le décès tragique de Kamel Eddine Fekhar, le détenu politique" précise-t-il, estimant que cet événement constitue un "crime politique" qui sera vécu comme un tournant dans le mouvement de contestation qui secoue l'Algérie depuis plus de trois mois.

Selon l'armée, l'élection était la "solution idéale" pour sortir le pays de la crise politique.

Après plus de six mois de contestation, ce scrutin devait permettre l’élection d’un successeur au président Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné le 2 avril sous la pression de la rue et de l’armée après 20 ans passés au pouvoir.

Avec AFP et Reuters