
À la veille des européennes, la mobilisation des Gilets jaunes contre la politique sociale et fiscale d'Emmanuel Macron a continué samedi à s'effriter, constituant, selon le gouvernement, un nouveau plus bas depuis le début du mouvement en novembre.
Un noyau dur de Gilets jaunes a battu le pavé samedi 25 mai , notamment à Amiens et Toulouse, au cours du 28e samedi consécutif de manifestations contre la politique sociale et fiscale d'Emmanuel Macron et à la veille des élections européennes.
Les Gilets jaunes, dont le mouvement inédit dure depuis plus de six mois, étaient 12 500 dans toute la France, dont 2 100 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. Des chiffres contestés par le mouvement, qui avance de son côté "35 104 manifestants minimum".
La semaine dernière, environ 15 500 personnes avaient défilé à travers le pays, selon l'Intérieur, ce qui constituait déjà un record en termes de faible participation. Lors de l'acte I le 17 novembre, ils étaient 282 000 dans la rue.
Ce mouvement inédit, né d'une colère populaire contre la hausse du prix des carburants et des taxes, s'est ensuite élargi, réclamant plus de démocratie participative et la démission d'Emmanuel Macron.
Encadrées par d'importants dispositifs policiers, les manifestations se sont déroulées globalement dans le calme.
À Amiens, où est né le président de la République, les manifestants se disaient déterminés à "aller chercher Macron chez lui" en "prenant" sa ville. Entre 1 200 Gilets jaunes, selon la préfecture de la Somme, et 2 000 selon les organisateurs, défilaient dans une ambiance globalement festive, malgré quelques jets de projectiles et de grenades lacrymogènes.
À Toulouse, environ 2 000 manifestants ont arpenté les rues du centre, scandant les désormais traditionnels chants anti-Macron.
Deux cortèges à Paris
À Paris où deux cortèges ont battu le pavé, le premier, non déclaré, a rassemblé selon une journaliste de l'AFP une bonne centaine de personnes, défilant sans leur gilet distinctif – un fait inédit – à l'appel de plusieurs figures du mouvement, dont Éric Drouet.
Ils sont partis de l'ouest de la capitale et, jouant au chat et à la souris avec les forces de l'ordre qui ont fait plusieurs fois usage de grenades lacrymogènes, ils ont ensuite rallié la place de la République.
En fin d'après-midi, sur cette place, une trentaine de personnes jetaient des projectiles sur les forces de l'ordre, qui répliquaient avec du gaz lacrymogène.
Un autre cortège, déclaré cette fois, a rejoint la butte Montmartre depuis le cimetière du Père Lachaise.
À Montpellier, où environ 950 personnes ont défilé dans le calme, une banderole, en tête de cortège, a interpellé le gouvernement : "Bloquons Blanquer, castagnons Castaner, matons Macron".
À Strasbourg, théâtre d'une "convergence des luttes" entre Gilets jaunes et marche pour le climat, plusieurs dizaines de Gilets jaunes étaient présents dans le cortège pour l'environnement, composé selon la police d'environ 850 personnes.
Avec AFP