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La chasse à l'éléphant de nouveau autorisée au Botswana

Le Botswana a levé mercredi l'interdiction de chasser l'éléphant sur son territoire. Les autorités estiment que l'augmentation de la population des pachydermes a un effet négatif sur les revenus des agriculteurs.

Scandale ou aménagement nécessaire   ? Le Botswana a levé mercredi 22 mai l'interdiction de chasser l'éléphant sur son territoire, faisant valoir que la population des pachydermes avait augmenté et avait un effet négatif sur les revenus des agriculteurs.

Cette mesure a suscité les protestations des défenseurs de la biodiversité mais devrait se révéler populaire auprès des électeurs ruraux, en prévision d'un scrutin présidentiel prévu en octobre.

La chasse commerciale aux animaux sauvages menacés, dont les éléphants, avait été interdite en   2014 par le président botswanais Ian Khama, fervent protecteur de l'environnement.

Mais les députés du parti au pouvoir faisaient pression pour lever l'interdiction, affirmant que les populations d'éléphants étaient devenues ingérables dans certaines régions de ce pays d'Afrique australe.

Et le nouveau président botswanais Mokgweetsi Masisi, arrivé au pouvoir l'an dernier, avait pris ses distances avec la politique de défense à tout prix de la faune sauvage initiée par son prédécesseur, ordonnant un réexamen de la mesure.

"Le Botswana a pris la décision de lever le moratoire sur la chasse", a annoncé le ministère de l'Environnement dans un communiqué. Selon lui, une étude a montré que "les conflits entre humains et éléphants ont augmenté en nombre et en intensité et affectent de plus en plus les moyens de subsistance" des habitants.

Le ministère a promis que la chasse reprendrait "de manière ordonnée et éthique".

"Scandaleux"

C'est "scandaleux", a dénoncé Humane Society International, basée à Londres. La population des éléphants du Botswana est "vitale pour la survie régionale de cette espèce emblématique", a-t-elle estimé.

Le Botswana a de loin la plus importante population d'éléphants en Afrique, avec 135   000   individus recensés en   2015, qui se déplacent librement et dont beaucoup passent en Namibie, en Zambie et au Zimbabwe.

Certains experts estiment que leur nombre a presque triplé en trente ans, et pourrait désormais atteindre 160   000.

Le braconnage constitue la principale menace qui pèse sur les pachydermes, dont les défenses se vendent à prix d'or en Asie, notamment pour servir les besoins de la médecine traditionnelle.

Les défenseurs de la faune s'opposent catégoriquement au rétablissement de la chasse qui, selon eux, ruinerait le tourisme botswanais, un des piliers de son économie.

Avec AFP