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"L'affaire Vincent Lambert, ou les hésitations françaises sur la fin de vie"

Dans la presse, ce lundi 30 mai, le trentième anniversaire de la répression de la place Tien An Men, en Chine. Le débat éthique, en France, autour de la fin de vie de Vincent Lambert, un patient en état végétatif depuis dix ans. Et l’Islande victime de son succès touristique (et de Justin Bieber).

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Dans la presse, ce matin, le trentième anniversaire de la répression du soulèvement de la place Tien An Men, en Chine.

Le 19 mai 1989, rappelle Libération, le Premier ministre, Li Peng, décide de faire appel à l’armée face aux étudiants en révolte - un prélude à la répression sanglante du 4 juin, comme le raconte Cai Chongguo. Ce professeur chinois, exilé en France depuis, se souvient avec beaucoup d’émotion de ce qu’était l’état d’esprit de l’époque. «Vous n’imaginez pas l’enthousiasme d’alors, avec ces millions de personnes impliquées dans ce moment si particulier. Pendant plusieurs semaines, nous avons vécu sous les yeux du monde entier un moment de liberté unique dans l’histoire de la Chine. Pour la première fois, l’Occident a réalisé que les Chinois pouvaient se mobiliser et critiquer leurs dirigeants». Trente ans plus tard, l’ancien membre modèle du Parti communiste chinois se désole du «tabou absolu de Tiananmen» en Chine, et déplore «l’amnésie généralisée» d’une «société (aujourd’hui) contrôlée par l’argent et la matraque». «La Chine de Xi Jinping n’est pas seulement une dictature, mais bien un capitalisme sauvage et un nouveau type de régime totalitaire qui veut tout contrôler».

Le régime chinois aurait même entrepris de réécrire l’Histoire. C’est ce qu’affirment deux auteures de livres sur les événements de TienAnMen, dont la tribune, publiée par la version australienne du Guardian, explique que le pouvoir chinois, non seulement censure quiconque tente de témoigner ou de travailler sur le sujet, mais tente d’imposer sa propre vision de l’Histoire. «Chaque aspect du passé de la Chine risque de se transformer en champ de bataille», écrivent Louisa Lim et Ilaria Maria Sala – qui racontent notamment comment des universitaires américains, qui travaillaient sur la dernière dynastie impériale des Qing, ont été vilipendés par les médias officiels, accusés d’impérialisme et de «nihilisme historique», parce que ces historiens avaient raconté que cette dynastie avait conquis le Xinjiang – cette région autonome de la Chine dont la minorité musulmane est la cible de la répression de Pékin – mais aussi le Tibet, la Mongolie et Taïwan, invalidant ainsi les thèses de Pékin selon lesquelles toutes les régions aujourd’hui sous son contrôle constituent «des parties inaliénables de la Chine» depuis des temps immémoriaux.

En France, la mort, programmée cette semaine, d’un patient en état végétatif depuis dix ans provoque des débats très vifs. D’après Le Figaro, les parents de Vincent Lambert, qui en appellent désormais au président Emmanuel Macron, tentent de mobiliser tous ceux qui, comme eux, s’opposent à la décision d’arrêter les soins – une décision assimilée par ses détracteurs à l’euthanasie, pourtant illégale en France, voire à un assassinat. Le Figaro, lui, semble s’interroger. Maintenir Vincent Lambert en vie «relève-t-il d’une «obstination déraisonnable» ou au contraire (de) la sollicitude à laquelle une personne handicapée, comme un bébé ou un blessé, a droit?». Le journal évoque «l’évidence» qui s’insinue dans son esprit: «il n’existe pas pour le malheureux de solution facile, peut-être même pas de bonne solution. C’est le doute qui domine, le terrible doute. Dans un procès, il profiterait à l’accusé. Nous ne sommes pas dans un procès mais dans un dilemme. Alors pourquoi ne pas accorder à la victime, Vincent Lambert, le bénéfice du doute, c’est-à-dire la vie?». Le journal L’Humanité, évoque, lui, une affaire relevant du débat sur «l’acharnement thérapeutique», «symbolique», en tout cas, «des hésitations françaises sur la fin de vie» - une affaire qui déchire la famille de Vincent Lambert, dont certains membres accusent ses parents, des catholiques traditionalistes proches des milieux «pro-vie» de se livrer à une «croisade religieuse et judiciaire».

Sans transition aucune… Quartz fait état d’une bonne nouvelle pour les défenseurs de l’environnement, mais d’une mauvaise nouvelle pour les fans de Justin Bieber – le chanteur canadien préféré des jeunes filles prépubères. Fragilisé par l’afflux de touristes qui endommage sa végétation, le canyon de Fjadrargljufur, dans le sud de l’Islande, sera de nouveau fermé au public jusqu’au 1er juin - une décision de l’Agence islandaise pour l’environnement, qui avait déjà fermé l’accès au site pendant deux semaines au mois de mars, pour tenter de limiter les dommages causés par la horde de visiteurs venus admirer le site qui a servi de décor naturel au vidéoclip de la chanson «I’ll show you», «Je te montrerai» - un tube diffusé en 2015, et qui a recueilli près de 450 millions de vues depuis. L’Islande est décidément victime de son succès, puisque le pays a accueilli près de 2,3 millions de visiteurs entre 2018 et 2019. Soit 7 touristes pour chaque habitant.

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