L'armée soudanaise et les représentants de la contestation ont annoncé mercredi avoir trouvé un accord sur une période de transition de trois ans avant un transfert du pouvoir aux civils.
La période de transition politique au Soudan va durer trois ans, a annoncé mercredi 15 mai le Conseil militaire de transition après des discussions avec les représentants de la contestation. Cette période doit servir à préparer un transfert du pouvoir aux civils.
Des pourparlers avaient été entamés fin avril entre le Conseil militaire et l'opposition afin de sortir le pays de l'impasse politique dans laquelle il se trouve depuis le départ forcé du président Béchir, déposé par l'armée le 11 avril après plusieurs mois de contestation dans les rues.
Jusqu'ici, les manifestants voulaient une période de transition de quatre ans, alors que l'armée voulait l'écourter à deux ans. Selon le général Yasser Atta, membre du Conseil militaire, les six premiers mois de la période de transition seront consacrés à conclure des accords de paix avec les mouvements rebelles dans l'ouest et le sud du Soudan.
"Un accord total en moins de 24 heures"
Le général Atta a également fait état d'un accord sur les prérogatives et la composition de la future assemblée législative. Elle comprendra 300 membres et sera constituée à hauteur de 67 % par des représentants des manifestants, réunis au sein de l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance du mouvement de protestation. Le reste de l'assemblée sera occupé par les forces politiques non affiliées à l'ALC.
Le haut gradé soudanais n'a pas fait état d'un accord sur la composition du Conseil souverain, qui sera la haute autorité de la période de transition devant précéder le transfert total du pouvoir aux civils. L'armée cherche à avoir la majorité au sein de ce conseil, alors que l'ALC veut qu'il soit dominé par les civils. Mais le général a promis "un accord total en moins de 24 heures pour répondre aux aspirations du peuple".
Une figure de la contestation, Abbas Madani, a estimé mercredi qu'il était "absolument évident que des forces contre-révolutionnaires [étaient] mécontentes de toute avancée dans les négociations", après qu'au moins quatre personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées, lors de manifestations dans la capitale Khartoum, lundi, après l'annonce d'un accord partiel entre armée et opposition. Une commission d'enquête a été mise en place, afin de faire la lumière sur ces événements, a annoncé le général Atta.
Le calme est revenu, mardi, dans la capitale mais dans la ville voisine d'Omdourman, des dizaines de manifestants ont bloqué des routes et incendié des pneus pour protester contre les violences.
Avec AFP et Reuters