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En Afrique du Sud, l'ANC conserve la majorité absolue à l'Assemblée nationale

Le Congrès national africain (ANC) conserve sa majorité absolue après les législatives de mercredi en Afrique du Sud, selon des résultats communiqués samedi, montrant néanmoins un net recul du parti du président Cyril Ramaphosa.

Une victoire sans panache pour le Congrès national africain (ANC). Selon les résultats définitifs annoncés samedi 11   mai, le parti au pouvoir en Afrique du Sud conserve sa majorité absolue au Parlement mais passe sous la barre des 60 % pour la première fois depuis un quart de siècle.

Au terme d'une deuxième longue nuit de dépouillement, l'ANC a recueilli 57,5 % des suffrages dans l'ensemble des 22 925 bureaux de vote du pays. Il est donc en recul de 4,6 points par rapport à 2014.

Ce résultat constitue la plus mauvaise performance du parti de feu Nelson Mandela à des élections législatives. Vainqueur de tous les scrutins post-apartheid, l'ANC a vu sa popularité plonger sous le règne émaillé de scandales de Jacob Zuma   (2009-2018).

Il a devancé l'Alliance démocratique (DA, centre) de Mmusi Maimane, qui cède du terrain avec 20,7   % des suffrages et 84   députés (22,2   % et 89   députés en 2014).

Sur la troisième marche du podium, les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale) de Julius Malema réalisent une forte progression avec 10,7   % des voix et 44   députés (6,3   % et 25   députés en 2014).

Cyril Ramaphosa, s'exprimant en tant que chef de l'État, a salué une "victoire de la démocratie". "Notre peuple s'est prononcé clairement et fermement. Il s'est prononcé pour une Afrique du Sud unie, pour une société plus équitable", a-t-il ajouté.

Désir de changement

Le bilan d'un quart de siècle de gouvernement   ANC laisse sérieusement à désirer. Le chômage a atteint des proportions endémiques   (27   %), la corruption a gagné le plus haut sommet de l'État et les inégalités sociales se creusent.

Avant le scrutin, l'opposition a lourdement insisté sur ces échecs et appelé le pays à sanctionner l'ANC.

"L'ANC a cru que nous ne le lâcherions pas, une certaine forme d'arrogance les a gagnés", a critiqué Mandla Booi, un ouvrier de 45   ans de Port-Elizabeth (sud), ancien électeur du parti. "Moi, j'ai préféré partir et j'ai pris ma carte de membre des   EFF."

Cyril Ramaphosa, devrait être réélu par les députés et être investi pour un nouveau mandat de cinq ans dès le 25   mai.

Avec une performance électorale médiocre, la plupart des observateurs lui prédisent touitefois des difficultés à faire passer ses réformes, les partisans de l'ex-président Zuma disposant toujours d'une forte capacité de nuisance au sein de l'ANC.

Avec AFP et Reuters