
La Corée du Nord a lancé jeudi deux projectiles, probablement des missiles de courte portée, quelques heures après l'arrivée à Séoul de l'émissaire américain pour la Corée du Nord.
Pyongyang aurait procédé, jeudi 9 mai, au tir de deux missiles au moment où l'émissaire américain pour la Corée du Nord était en visite à Séoul. Les États-Unis et la Corée du Sud procèdent en ce moment à des analyses.
Selon l’armée sud-coréenne, les tirs ont été effectués vers l'Est sur des distances respectives de 270 et de 420 kilomètres, quelques heures après l'arrivée à Séoul de Stephen Biegun, représentant spécial américain pour la Corée du Nord. Plus tôt dans la semaine, elle avait précisé que "des tirs de projectiles" avaient été effectués à partir de Sino-ri, une base militaire en service depuis plusieurs décennies et située à 75 kilomètres au nord-ouest de la capitale.
Le président sud-coréen Moon Jae-in a averti que les tirs de jeudi "pourraient rendre les négociations plus difficiles" avec les États-Unis sur le nucléaire. Ces tirs constituent un événement "profondément préoccupant" et "cela ne contribue pas à l'amélioration des relations entre les deux Corées et aux efforts visant à atténuer les tensions militaires", avait auparavant déclaré une porte-parole de la présidence sud-coréenne.
Pyongyang ne veut pas de compromis
Stephen Biegun a rencontré jeudi son homologue sud-coréen Lee Do-hoon. Vendredi, il doit s'entretenir avec les ministres sud-coréens des Affaires étrangères et de l'Unification. L'objectif est de tenter de relancer les négociations de dénucléarisation entre Washington et Pyongyang, actuellement en suspens. La question de l'aide alimentaire qui doit être envoyée par Séoul à son voisin du Nord doit aussi être abordée.
"L'objectif de Kim, au-delà de prouver que ces programmes d'armement deviennent de plus en plus puissants, est clair : montrer à l'Amérique et à ses alliés que s'ils ne sont pas disposés à faire des compromis sur les conditions de la dénucléarisation, Pyongyang suivra sa propre route", a souligné Harry Kazianis, du groupe de réflexion conservateur américain Center for the National Interest.
Par ailleurs, la justice américaine a annoncé jeudi la saisie d'un cargo nord-coréen, le "Wise Honest", accusé d'avoir violé les sanctions internationales en exportant du charbon et en important des machines.
"C'est la première saisie d'un navire de fret pour violation des sanctions internationales", a déclaré le procureur fédéral de Manhattan, Geoffrey Berman, cité dans un communiqué. Il a accusé Pyongyang d'avoir, en "dissimulant l'origine" du Wise Honest, "exporté des tonnes de charbon" et importé des machines lourdes en Corée du Nord.
Avec AFP