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Le Parlement approuve 18 ministres, dont celui de la Défense

Le Parlement iranien accorde sa confiance à 18 des 21 ministres proposés par le président Ahmadinejad, dont celui de la Défense, Ahmad Vahidi, recherché par Interpol pour son rôle présumé dans un attentat antisémite en Argentine.

AFP - En obtenant la confiance du parlement, Marzieh Vahid Dastjerdi prend le portefeuille de la Santé et devient à l'âge de 50 ans la première femme à entrer au gouvernement depuis la victoire de la révolution islamique de 1979.

Elle a obtenu 175 voix des 286 votants. 82 députés ont voté contre elle et 29 ont voté blanc.

Mme Dastjerdi faisait partie, avec Soussan Keshavarz et Fatemeh Ajorlou, des trois femmes proposées par le président Mahmoud Ahmadinejad pour faire partie de son gouvernement.

D'assez grande taille, elle a un visage plutôt rond et porte un tchador noir dont elle tient souvent un pan fermement d'une main.

"Les femmes ont atteint leurs vieux espoirs d'avoir une femme au gouvernement pour défendre leurs demandes. Je pense que c'est un pas très important pour les femmes", a-t-elle déclaré après avoir obtenu le vote de confiance du Parlement.

L'ancien président réformateur Mohammad Khatami avait désigné pour la première fois en 1998 une femme, Massoumeh Ebtekar, au poste de vice-présidente chargée de l'Environnement.

Mme Dastjerdi avait plaidé mardi dans son discours devant le Parlement pour un renforcement du rôle des femmes.

"Le renforcement du rôle actif et constructif des femmes peut compléter les efforts des hommes et permettre le progrès de la société", avait déclaré d'un ton ferme cette gynécologue, mariée, qui a fait ses études de médecine à l'université de Téhéran. Elle a dirigé l'hôpital Rouin Tan de Téhéran et est à la tête de l'hôpital Arash de Téhéran depuis 5 ans.

Mme Dastjerdi avait aussi expliqué que son pays comptait actuellement "1,6 million d'étudiantes dans les universités, soit une multiplication par 27 du nombre des étudiantes depuis la révolution" de 1979. "60% à 70% des étudiants sont des femmes", avait-elle souligné.

Mme Dastjerdi avait demandé aux députés de lui accorder la confiance pour "soutenir les acquis immenses des femmes ces trente dernières années et montrer au monde que les hommes iraniens considèrent les femmes avec respect".

Marzieh Vahid Dastjerdi a été également députée pendant huit ans.

Ces dernières semaines, plusieurs dirigeants et dignitaires religieux ont critiqué M. Ahmadinejad pour avoir proposé trois femmes pour des postes ministériels.

"L'islam respecte la femme. Mais cela ne veut pas dire qu'on doit leur laisser des positions sociales importantes", a estimé récemment l'ayatollah Ahmad Khatami, un religieux conservateur.

Mme Dastjerdi a affirmé comprendre les "inquiétudes" de "certains dignitaires religieux" et garanti qu'elle "accorderait une attention particulière à leurs inquiétudes et directives" si elle devenait ministre.

Sous l'ancien régime, les femmes ont obtenu le droit de vote en 1963. Ensuite en 1968, le Shah avait nommé une première femme au gouvernement. Il s'agissait de Farokhrou Parsa, nommée au poste de l'Education. Elle a été exécutée peu après la révolution pour "corruption". En 1976, Mahnaz Afghami a été nommé ministère-conseillère aux affaires féminines. Elle a quitté l'Iran au moment de la révolution islamique.

Après la victoire de la révolution, le pouvoir a imposé le voile islamique aux femmes mais depuis quelques années elles prennent de plus en plus de liberté avec la façon de le porter.

Les femmes iraniennes souffrent encore de discrimination, notamment par la loi sur l'héritage, le divorce ou encore la garde des enfants. Les femmes mariées doivent également obtenir l'autorisation de leur mari pour pouvoir sortir du pays.

Les activistes féministes réclament l'égalité des droits.

Ces dernières années toutefois, les femmes ont renforcé leur présence dans la société et représentent 15% de la population active. Mais elles se battent toujours pour renforcer leur présence dans les postes de décision.