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Édouard Philippe détaille un plan sur six mois pour mettre en œuvre les mesures présidentielles

Le Premier ministre Édouard Philippe a dévoilé l'épais plan d'action de son gouvernement, réuni lundi à Matignon, pour mettre en œuvre dans les six mois les annonces d'Emmanuel Macron après le grand débat national et la crise des Gilets jaunes.

Édouard Philippe a précisé les annonces présidentielles et détaillé un calendrier. Le Premier ministre a dévoilé lundi 29  avril l'épais plan d'action de son gouvernement, réuni au complet à Matignon, pour préciser et commencer à mettre en œuvre, dans les six mois, les annonces d'Emmanuel Macron après le grand débat national et cinq mois de crise des Gilets jaunes.

"Je comprends l'impatience, je comprends la volonté d'aller vite, mais il faut à la fois aller vite et aller bien. Donc sur l'ensemble de ces sujets, nous allons prendre le temps de consulter", a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une journée de séminaire qui a mêlé ministres et une trentaine de parlementaires de la majorité.

De mai jusqu'à l'automne, le Premier ministre a donc dessiné les contours d'un calendrier embouteillé, ponctués de concertations, lancements de missions ou présentations de projets de loi, sans toutefois s'avancer sur le financement de cet imposant catalogue. Des mesures qui doivent correspondre à une deuxième lame après celles, d'urgence, effectuées le 10   décembre (100 euros de plus par mois pour les salariés au smic, prime de fin d'année...) pour répondre à la crise des Gilets jaunes.

La baisse de l'impôt sur le revenu détaillée en juin

Parmi les étapes attendues, la baisse de l'impôt sur le revenu, qu’Emmanuel Macron a promise "significative", sera détaillée en juin par les ministres de Bercy, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.

Pour compenser cette coupe estimée à 5   milliards d'euros, le Premier ministre a confirmé l'intention de s'attaquer "aux niches fiscales dont profitent les entreprises", tout en excluant d'emblée le crédit impôt recherche et les allègements de cotisations patronales qui correspondent à l'ancien CICE.

Soulignant que les corps intermédiaires avaient pu exprimer leur "insatisfaction" dans leur relation avec l'exécutif, Édouard Philippe lancera le 6   mai "la mobilisation nationale et territoriale pour l'emploi et les transitions", c'est-à-dire la conférence sociale évoquée jeudi par Emmanuel Macron. Celle-ci doit permettre de réfléchir à la manière d'"atteindre les objectifs ambitieux en matière de retour au plein emploi et en matière d'accompagnement des transition écologique".

En juillet seront précisées les modalités de mise en œuvre de "la lutte contre les impayés des pensions alimentaires et les mesures en faveur des aidants familiaux", a égrené le Premier ministre. Un nouveau projet de réforme constitutionnelle – après que le précédent eut été bloqué en juillet   2018 dans le tumulte de l'affaire Benalla – sera aussi présenté en Conseil des ministres au cours de ce même mois de juillet.

Projet de loi bioéthique en juillet

Et les propositions de Frédéric Thiriez pour repenser le fonctionnement de la haute fonction publique, une mission annoncée jeudi par Emmanuel Macron avec la suppression de l'ENA, sont attendues "dans six mois", a poursuivi Édouard Philippe. Soit à peu près au même moment que les conclusions de la Cour des comptes concernant le renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale.

Dans le même temps, des chantiers au long cours devront atterrir   : la réforme des retraites, avec un rapport attendu en juillet et un projet de loi "à la fin de l'été", l'assurance chômage en juin, le projet de loi bioéthique, comprenant notamment la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes en juillet, ou encore la loi de programmation sur la dépendance "au cours de l'automne" qui doit permettre à l'horizon 2030 de lever quelque 9   milliards d'euros par an.

Et c'est sans compter un vaste dialogue initié en juin avec les collectivités locales sur les sujets de décentralisation et de déconcentration, en respectant la promesse d'avoir dans chaque canton "un bouquet de services complets, facilement accessibles par nos concitoyens". "Dans ce cadre", le sujet des 80   km/h, qui a crispé les territoires, pourrait revenir sur la table, a glissé le Premier ministre.

Avec AFP