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Après le cyclone Kenneth, le Mozambique craint des inondations "dévastatrices"

Les fortes pluies qui ont suivi le passage du cyclone Kenneth au Mozambique laissent craindre une montée "dévastatrice" des eaux dans l'extrême nord du pays. L'ONU a annoncé le déblocage de 13 millions de dollars d'aide.

Dans l'extrême-nord du Mozambique, des dizaines de milliers de personnes sont menacées par la montée "dévastatrice" des eaux consécutive au passage, le 25 avril, du cyclone Kenneth, qui a déjà causé au moins 38 morts et d'importants dégâts.

Les fortes pluies qui continuaient, dimanche 28 avril, à se déverser sur toute la région du Cabo Delgado ont provoqué les premières inondations dans plusieurs quartiers de la capitale provinciale, Pemba, et dans les régions alentour.

"Il pleut énormément depuis dimanche matin, on s'attend à des inondations violentes dans Pemba et autour", a déclaré une porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Deborah Nguyen. "On est très inquiets car les prévisions anticipent de fortes pluies pendant les quatre jours qui viennent, a-t-elle ajouté. On estime que le niveau des précipitations sera deux fois supérieur à celui qui a accompagné le cyclone Idai quand il a frappé Beira le mois dernier".

"Nous avons de graves inquiétudes pour des milliers de familles qui vivent dans les décombres de leurs maisons", a souligné Nicholas Finney, le responsable sur place de l'ONG Save the Children. Ils ont besoin en urgence de vivres, d'eau et d'un abri pour survivre".

Les Nations unies ont annoncé qu'elles débloquaient la somme de 13 millions de dollars (11,6 millions d'euros), puisée dans ses fonds d'urgence, pour venir en aide au pays.

"On a peur parce qu'on ne sait rien"

"Des maisons ont commencé à s'écrouler dans le quartier de Natite, selon nos équipes de secours. Nous redoutons malheureusement des inondations dévastatrices en conséquence du cyclone Kenneth", a tweeté dimanche le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU.

Selon les chiffres des autorités mozambicaines donnés aux ONG, 200 000 personnes sont menacées à Pemba. Dans le petit village de Mieze, à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Pemba, des centaines de personnes se sont retrouvées encerclées par les eaux.

"On est inquiet à cause des inondations, on ne sait pas où il va y en avoir" a confié à l'AFP l'un d'eux, Filomeno Sira, 45 ans. Le gouvernement nous a dit de monter au sommet de la colline si l'eau continuait à monter. On a peur parce qu'on ne sait rien".

Le dernier bilan provisoire annoncé lundi par le gouvernement fait désormais état de 38 morts et de près de 35 000 habitations partiellement ou totalement détruites.

Le PAM a commencé à distribuer des rations alimentaires aux sinistrés mais a dû suspendre ses opérations en direction des régions les plus isolées en raison de la coupure des routes. Un hélicoptère était attendu à Pemba pour permettre de les reprendre au plus vite.

Il y a six semaines, le cyclone Idai avait touché Beira, la deuxième ville du Mozambique, puis l'est du Zimbabwe, faisant un millier de morts et des centaines de milliers de sans-abri.

Avec AFP