Plusieurs centaines de personnes ont assisté aux obsèques de la journaliste Lyra McKee, dont la mort, due à un tir émanant d'un groupuscule républicain nord-irlandais, a provoqué un tollé en Irlande du Nord.
Les funérailles de la journaliste Lyra McKee, tuée par balle la semaine dernière en Irlande du nord, se sont déroulées mercredi 24 avril à Belfast. Une cérémonie voulue comme une "célébration de sa vie" et un "message d'espoir" malgré le regain de violence dans la province britannique.
Plusieurs chefs de formations politiques se sont joints, à ces obsèques, à la Première ministre britannique Theresa May, au chef du gouvernement irlandais Leo Varadkar, au président irlandais Michael D. Higgins et au chef de file de l'opposition travailliste britannique, Jeremy Corbyn.
"Nous demandons à tous ceux qui ont connu Lyra de continuer à porter son message d'optimisme et d'espoir, en respectant sa mémoire avec dignité et respect", a annoncé sa famille dans un communiqué diffusé avant la cérémonie.
"Le seul moyen de vaincre la haine et l'intolérance passe par l'amour, la compréhension et la gentillesse", a plaidé la famille.
Applause in Belfast as cortège containing body of murdered journalist Lyra McKee arrives pic.twitter.com/UfC4CUuv4o
Julian Druker (@Julian5News) 24 avril 2019La responsabilité de la Nouvelle IRA
Le groupuscule de la Nouvelle IRA, hostile aux accords de paix du vendredi saint (1998), a présenté ses excuses et reconnu que l'un de ses membres avait tué jeudi soir à Londonderry Lyra McKee, 29 ans, au cours d'une fusillade avec des policiers en marge d'affrontements que couvrait la journaliste. Selon la Nouvelle IRA, la journaliste a été atteinte par une balle alors qu'elle se tenait à côté de policiers "lourdement armés" en direction desquels un militant nationaliste avait ouvert le feu.
Née à Belfast, Lyra McKee avait beaucoup écrit sur le conflit nord-irlandais, notamment sur les "bébés du cessez-le-feu", la génération née après l'accord de paix du Vendredi saint signé en 1998. Elle avait été classée en 2016 par le magazine Forbes parmi les 30 personnes de moins de 30 ans à suivre dans l'industrie des médias. Lyra McKee était également, selon sa compagne, une "avocate infatigable" des droits des personnes LGBT, dans une province où le mariage homosexuel demeure interdit.
Sa mort, qui fait suite à un attentat à la voiture piégée en janvier à Londonderry, imputé par la police à la Nouvelle IRA, laisse craindre que certains groupuscules marginalisés ne cherchent à tirer parti du vide politique actuel en Irlande du Nord et des tensions provoquées par la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne.
La police d'Irlande du Nord a annoncé mardi l'arrestation d'une femme de 57 ans dans le cadre de l'enquête sur la mort de Lyra McKee. Elle avait annoncé samedi l'arrestation de deux hommes de 18 et 19 ans, mais ceux-ci ont été relâchés par la suite.
Un ami chauffeur de taxi en Irlande du Nord m'envoie cette photo. Il l'a prise à #Londonderry, une semaine après la mort de la journaliste Lyra McKee. Elle a été tuée par balle, jeudi soir, lors d’affrontements. pic.twitter.com/7yKhEAIIDZ
Raphaël Godet (@Raphaelgodet) 24 avril 2019Avec AFP et Reuters