
Les Indonésiens se rendent aux urnes mercredi pour les élections les plus importantes et les plus complexes de leur histoire. Le président sortant Joko Widodo, favori, affronte l'ex-général Prabowo Subianto.
La plus importante nation musulmane au monde, l’Indonésie, a commencé à voter mercredi avril pour des élections sans précédent. Avec un nombre record de 245 000 candidats en lice pour la présidence, les parlements nationaux et locaux, le pays organise l'élection la plus importante de son histoire et la plus complexe.
Les derniers sondages donnaient l'avantage à Joko Widodo, le président sortant de 57 ans avec une dizaine de points d'avance face à son adversaire, l'ex-général Prabowo Subianto, âgé de 67 ans. De premières estimations publiées dans la journée devraient donner une indication sur le vainqueur de la présidentielle. Les résultats officiels ne seront publiés qu'en mai.
L'opposition, qui a fait une campagne empreinte de nationalisme, a prévenu qu'elle pourrait contester les résultats en cas de fraude et a évoqué des manifestations. En 2014, le président surnommé "Jokowi" avait remporté l'élection de justesse devant le même adversaire, qui avait contesté les résultats en justice avant de s'incliner.
Un défi logistique pour cet archipel géant
Dans les plus de 800 000 bureaux de vote déployés sur l'archipel, les électeurs doivent percer des trous dans les bulletins pour choisir leurs candidats puis tremper leur doigt dans de l'encre certifiée halal, une mesure destinée à empêcher les votes multiples.
Cette élection est un défi logistique dans un archipel de 17 000 îles entre l'océan Indien et le Pacifique qui s'étend sur 4 800 kilomètres de l'extrémité ouest de l'île de Sumatra, en passant par Java ou Bali, jusqu'à la Papouasie, sa province la plus orientale.
La campagne a été marquée par des attaques virulentes des deux camps qui ont multiplié les efforts pour séduire l'électorat musulman conservateur tandis que la multiplication des infox sur les réseaux sociaux pourrait aussi avoir eu un impact sur les électeurs.
Widodo critiqué sur les droits de l'Homme
Joko Widodo a fait campagne sur son bilan de construction d'infrastructures, dont la première ligne de métro de Jakarta ouverte opportunément en mars. Mais pour les ONG, son action sur les droits de l'Homme n'a pas été à la hauteur des attentes suscitées par celui qui était décrit comme l'"Obama indonésien" au moment de son arrivée au pouvoir.
L'ancien général Prabowo Subianto s'est de son côté rapproché des groupes islamiques les plus radicaux et a promu une hausse des dépenses de défense et de sécurité. Sur le plan économique il vante une politique protectionniste "Indonesia first" inspirée de Donald Trump et a promis de remettre en cause des milliards de dollars d'investissements chinois dans le pays.
Avec AFP