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"Notre-Dame, notre drame"

À la une de la presse, mardi 16 avril, les réactions des journaux français et étrangers à l'incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, cette nuit. L'émotion est mondiale.

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L’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris cette nuit fait bien sûr le une de toute la presse française.

La Croix a "le cœur en cendres", et rappelle ce matin qu’"une église symbolise toujours la rencontre du ciel et de la terre". Malgré son chagrin, le journal chrétien fait "le pari" que "Notre-Dame renaîtra de ses cendres", parce que "tout un peuple y veillera" - une promesse partagée par le président français Emmanuel Macron, qui a annoncé lundi soir le lancement d’une grand souscription nationale. "Quelque chose de beauté, de la grandeur, de l’âme de la France" s’est en allée en fumée, et cette nouvelle est "d’une tristesse infinie", écrit Le Figaro, en évoquant "le désastre" qui vient de frapper ce monument inscrit au patrimoine de l’humanité, "ce chef-d’œuvre serti au cœur de Paris", qui "a connu des guerres, des pillages", mais "n’avait jamais subi un outrage de cette ampleur". "La tragédie de Paris", titrent Les Échos, à propos de ces "855 ans d’histoire (qui) viennent de partir en fumée". "Notre drame", s’émeut Libération, que racontent ces Parisiens et ces touristes venus du monde entier regardant "médusés" le monument le plus visité d’Europe "transformé en un gigantesque brasier". "Notre-Dame des larmes" : Le Parisien pleure un monument qui "représente ce que l’homme peut édifier de plus beau, de plus noble, que l’on soit croyant ou non, Parisien ou provincial, Français ou étranger". "Notre-Dame, compagne fidèle des amoureux de Paris, dans les beaux jours comme dans les mauvais, dans la brume de l’hiver et l’éclat rougeoyant d’un soleil couchant". "Il faudra reconstruire", annonce le journal, "parce qu’une nation se nourrit de symboles et que Notre-Dame en est l’un des plus éclatants."

La destruction de la cathédrale parisienne provoque une émotion mondiale, et particulièrement en Europe. "Des flammes et des larmes", aussi, en Belgique, où Le Soir peine à croire ce qu’il a vu cette nuit. "Soudain la flèche tombe et soudain, nous sommes à notre tour pliés en deux, comme si ces pierres qui avaient fait socle étaient aussi notre refuge, comme si ces arbres qui avaient fait charpente, étaient aussi notre berceau, comme si cette cathédrale qui avait fait l’Histoire, était aussi Notre-Dame", écrit le quotidien. "Notre-Dame de Paris, cœur brisé", titre Le Temps. Le quotidien suisse rappelle que l’édifice a vécu au rythme des tragédies de la France, ces dernières années, sonnant notamment le glas, au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015. D’après La Repubblica, l’incendie de Notre-Dame "bouleverse le monde entier". "Cette toiture en flammes nous couvrait tous", écrit le quotidien italien, qui se souvient avec poésie de la façon dont cette église faisait "rêver", parce qu’y était emprisonné "un bossu amoureux qui sonnait chaque jour les cloches pour Esmeralda" - l’histoire de Notre-Dame de Paris, racontée par Victor Hugo. "Les flammes dévastent Notre-Dame, symbole de la culture européenne", annonce enfin El Pais, en Espagne.

Au Royaume-Uni, The Guardian dit partager "la terrible perte de la France" et assure que "Notre-Dame s’élèvera à nouveau". "Paris survivra à cela comme elle a survécu à tant d’autre choses. Dans un tel moment, comme il est insensé de prétendre que nous ne sommes pas tous Européens. Nous sommes aux côtés de la France en cette heure où son cœur est brisé et nous ne le lui tournerons jamais le dos", promet le quotidien britannique. "Paris pleure sa Dame bien aimée", annonce The Daily Telegraph, à propos de ce "symbole de la France", ce "cœur de la nation" française. The Scotsman, lui, a choisi la langue de Molière pour exprimer sa solidarité. "La tragédie de Notre-Dame", titre en français le quotidien écossais.

Beaucoup de réactions, également, ailleurs dans le monde, au Liban, où L’Orient-Le Jour voit Notre-Dame "plus forte que le feu", parce que la structure de la cathédrale et certaines de ses pièces d’art ont pu être sauvées. Gulf News, à Abou Dhabi, souligne en revanche, lui, la disparition d’un nombre "incalculable" de travaux d’art dans l’incendie. Et The Jerusalem Post évoque "une perte brûlante pour la France".

Un coup d’œil, pour terminer, à quelques-uns des nombreux dessins qui nous viennent des États-Unis et trouvés sur Twitter. Mike Lukovich a choisi de montrer le chagrin de la statue de la Liberté, dont la flamme a été remplacée par le drapeau tricolore. La statue de la Liberté, qui contemple aussi, depuis l’autre côté de l’Atlantique, Notre-Dame de Paris en train de brûler, dans un dessin signé Pat Bagley. Message de soutien, également, du dessinateur Ed Hall, qui montre Marianne, le symbole de la République française, parvenant à s’extraire, malgré tout, des ruines de la cathédrale. Mais le plus bouleversant, sans doute, est le dessin de Stiglich, qui cite Victor Hugo : "Les grands bâtiments sont comme les grandes montagnes. Ils sont le fruit du travail des siècles", sur une image de Notre-Dame de Paris brûlant dans la nuit.

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