L'épidémie d'Ebola en République démocratique du Congo, déclarée en août, a fait plus de 750 morts, selon l'Organisation mondiale de la santé. Le bilan ne cesse de s'alourdir, à un rythme accéléré, estiment les ONG sur place.
Le "Comité d'urgence" de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a conclu vendredi 12 avril que l'épidémie d'Ebola déclarée depuis août en République démocratique du Congo ne constitue pas "une urgence de santé publique de portée internationale". Cette décision "ne fait aucune différence au niveau de notre engagement et de notre capacité à combattre l'épidémie", a précisé son directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l'issue d'une réunion à Genève.
Le bilan de l'épidémie ne cesse de s'alourdir, à un rythme accéléré, selon les organisations présentes sur place. Depuis le début de l'épidémie en août, 1 186 cas confirmés et probables ont été recensés, dont 751 morts, selon les dernières statistiques de l'OMS en date du 9 avril. Le précédent décompte, daté du 2 avril, en comptabilisait 690.
"Augmentation du nombre de cas dans certaines régions"
Le Comité d'urgence a décidé à la quasi-unanimité de ne pas recommander au directeur général de l'OMS de déclarer une urgence de santé publique de portée internationale, en dépit de "l'augmentation du nombre de cas dans certaines régions", a expliqué le président de ce comité, Robert Steffen. "L'épidémie ne s'est pas propagée à l'international", a-t-il ajouté. Aussi, "malgré la durée de l'épidémie, nous considérons que déclarer une urgence de portée internationale n'apporterait pas d'avantage supplémentaire" dans la riposte contre Ebola, a-t-il dit.
C'est la deuxième fois que le directeur général convoque le Comité d'urgence. En octobre, les experts de l'OMS avaient également estimé que la situation était "très préoccupante" mais ne constituait pas une "urgence de portée internationale".
92 millions d'euros nécessaires
L'OMS a toutefois appelé à "redoubler d'efforts" pour détecter "au plus tôt" les nouveaux cas et identifier et suivre leurs contacts. Mais l'organisation n'a pas reçu assez de fonds pour financer efficacement la riposte à Ebola, ce qui "nous a obligés à ralentir les activités de préparation dans les pays voisins", a averti le Dr Tedros. Au total, 104 millions de dollars (92 millions d'euros) sont encore nécessaires pour financer la lutte contre Ebola jusqu'en juillet.
L'épidémie a été déclarée le 1er août dans la province du Nord-Kivu (nord-est) et marginalement en Ituri voisine. L'épicentre s'est déplacé de Mangina, en zone rurale, à la ville de Beni, puis actuellement à Butembo-Katwa, à 50 km au sud de Beni dans cette région où les populations se déplacent beaucoup.
Avec AFP