
Dans la presse, jeudi 11 avril, la poursuite des manifestations contre le président Omar el-Béchir au Soudan, où l’armée semble hésiter entre le pouvoir et la rue. La fin de non-recevoir opposée par les manifestant en Algérie à la "feuille de route" proposée par les autorités. Le coup d’envoi des législatives en Inde. Et des nouvelles de Kim K.
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Dans la presse, jeudi matin, la poursuite des manifestations au Soudan, où des milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées, cette nuit, devant le QG de l'armée à Khartoum, pour demander le départ du président Omar el-Béchir.
D’après Sudan Elite, l’armée soudanaise, qui a annoncé qu’elle ferait aujourd’hui "une annonce importante", hésiterait encore "entre le pouvoir et la rue". Le site soudanais rappelle que cette institution est "la pierre angulaire du régime d’Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 30 ans, et qui a exclu de démissionner". La situation serait-elle sur le point de basculer au Soudan ? D’après le correspondant du Monde dans la région, "des sources au sein de la direction de la contestation parlent depuis plusieurs jours d’une possibilité de coup d’État", selon un scénario "où l’armée écarterait son actuel chef d’état-major, Gal Ibn Auf, avec le soutien de l’Égypte, pour prendre le pouvoir et le céder ensuite aux civils". Un message publié sur Twitter. L’espoir des Soudanais d’être enfin délivrés d’Omar el-Béchir se retrouve dans ce dessin de Yasser, publié par le quotidien panarabe de Londres Al Arab, qui montre le bras des manifestants parvenant à déboulonner la statue du président.
Quelle que soit l’issue du mouvement, une image de la contestation soudanaise a déjà fait le tour du monde. Publiée le 8 avril par Lana Haroun, une militante soudanaise, cette photo montre une jeune femme en train d’haranguer la foule. Une femme en tenue traditionnelle blanche identifiée par The New York Times comme étant Alaa Salah, une étudiante de 22 ans, que certains internautes ont dores et déjà présentée comme "la statue de la liberté soudanaise". La puissance de l’image, en tout cas, ne fait pas de doute, et le quotidien américain a cherché à comprendre d’où vient cette puissance, ce qui fait que cette photo est déjà iconique. The New York Times évoque les reflets de la lumière sur les boucles d’oreilles, les bijoux traditionnels symbolisant la féminité, le choix, justement, de la tenue traditionnelle blanche, qui crée un lien entre cette jeune femme et ses aînées, les mères et les grand-mères qui avaient revêtu la même tenue lors des marches contre les précédentes dictatures militaires. Alaa Salah dit avoir reçu, depuis la diffusion cette photo, des menaces de mort, et qui a répliqué sur Twitter : "Je ne courberai pas l’échine. Ma voix ne peut pas être réduite au silence. Et Omar el-Béchir sera tenu responsable de ce qui pourrait m’arriver".
Ils ne veulent pas non plus se taire. En Algérie, les manifestants continuent, eux aussi, leur mobilisation. "Nous allons marcher tous les jours", annoncent-ils à la une d’El Watan, qui rapporte que les contestataires "rejettent la feuille de route du pouvoir", et la désignation d’Abdelkader Bensalah président par intérim, après la démission d’Abdelaziz Boutaflika. Le pouvoir, et plus précisément l’armée, qui semble durcir sa position à l’égard de la contestation, comme en témoigne la déclaration, hier, du chef d’état-major de l’armée, Gaïd Salah. Ce dernier a accusé "certaines parties étrangères" qui poussent "certains individus au-devant de la scène actuelle en les imposant comme représentants du peuple", avec une allusion à peine voilée à l'ancienne puissance coloniale, la France. Une déclaration à laquelle le dessinateur Hic oppose une fin de non-recevoir : "Main étrangère : réponse du peuple ce vendredi". Son geste est éloquent… Un dessin publié, là encore, par El Watan.
Un mot, enfin, du coup d’envoi, aujourd’hui, des élections législatives en Inde. Un scrutin géant, qui va se tenir jusqu’au 19 mai. Foreign Policy présente ces élections comme un "référendum" sur le Premier ministre Narendra Modi, au pouvoir depuis 5 ans, et dont la popularité aurait décliné depuis, essentiellement pour des raisons économiques. La revue économique cite notamment le nombre très élevé d’Indiens sans emploi, près de 19 millions de personnes, ou occupant des emplois mal payés ou menacés, soit 39 millions de personnes. Paradoxalement, note Foreign Policy, "la prospérité grandissante de l’Inde nourrit le mécontentement. Seulement 56 % des Indiens estimant que leurs enfants connaîtront un meilleur sort que le leur, contre 66 % il y a deux ans. L’Inde est moins optimiste qu’elle ne l’a été dans les dernières années, et c’est là le plus grand défi que le prochain gouvernement, quel qu’il soit, aura à affronter".
On ne se quitte pas là-dessus. Pas question de nous dire à très vite sans jeter au Huffington Post, qui confirme qu’on peut être "en même temps" une étoile de la télé-réalité, être dotée d’une plastique défiant toutes les lois de la gravité, être mère de trois et bientôt de quatre enfants ET avoir des ambitions intellectuelles. Kim Kardashian annonce qu’elle va entreprendre des études de droit pour devenir avocate. À ceux que cette ambition ferait sourire, je recommande la plus grande prudence. La télé-réalité, on le sait mène à tout, et ce n’est pas Donald Trump qui le contredira.
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