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"Suprise : le grand débat national valide les choix d'Emmanuel Macron"

À la une de la presse, mardi 9 avril, les réactions des journaux français à la synthèse du grand débat national, présentée la veille par le Premier ministre Édouard Philippe. La décision de Donald Trump de placer les Gardiens de la Révolution iranienne sur la liste des organisations "terroristes" à la veille des législatives israéliennes. Et les Français plus drôles qu’on ne l’aurait cru.

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À la une de la presse française, mardi matin, les réactions à la synthèse du grand débat national présentée hier par le Premier ministre.

Selon Édouard Philippe, ce que les participants au grand débat demandent avant tout, c’est que le gouvernement "baisse plus vite les impôts". Une citation à la une de Midi Libre, qui estime que le "trop-plein fiscal déclencheur des manifestations" "aura au moins eu ce mérite : les Français ont eu le sentiment de pouvoir s’exprimer et d’émettre un avis". "Nous devons répondre à l’exaspération fiscale", a martelé le Premier ministre. D’après Les Échos, le gouvernement exclurait le retour de la hausse de la taxe carbone, qui avait mis le feu aux poudres et déclenché la mobilisation des Gilets jaunes en novembre dernier.

Une seule idée retenue, alors que les revendications exprimées par les Français sont multiples et très diverses. Le Parisien prévient que ces innombrables demandes appellent "une réponse forte", en évoquant le "défi titanesque" qui attend le gouvernement. Un défi évoqué aussi par Willem, pour Libération. Dans son dessin, Emmanuel Macron demande à Édouard Philippe de lui faire une synthèse du grand débat national, au milieu d’une foule où tout le monde crie et où personne n’écoute.

La synthèse présentée hier par le Premier ministre séduit Le Figaro. La perspective d’une baisse des impôts enchante le journal. "Chiche, deux fois chiche !". Le Figaro met le gouvernement au défi de tenir sa promesse et le met aussi en garde contre la tentation d’un "virage social" qui "affecterait d’abord les classes moyennes", présentées comme "les vaches à lait (du) modèle social français". Le journal demande donc une baisse des impôts ET une baisse des dépenses publiques. Et c’est là que ça va coincer, d’après Les Échos, qui notent que la réduction du déficit et de la dette "ne fait jamais figure de priorité pour une large partie des Français", d’après les enquêtes d’opinion. "Comment faire pour avoir plus de services publics et moins d’impôts", s’interroge Édouard Philippe dans le dessin de Ranson pour Le Parisien. "Hé, ho ! C’est vous qui avez voulu ce débat, débrouillez-vous", réplique un compatriote.

Dans l’ensemble, l’accueil des quotidiens français est passablement critique. "Surprise : le 'grand débat' valide les choix de Macron", ironise Médiapart, qui estime que son interprétation par Édouard Philippe "ressemble fort à une manœuvre politique". "Devant la masse d’informations impossibles à traiter correctement et malgré les nombreux biais (de) l’exercice, le gouvernement s’appuie tout de même dessus pour confirmer ses choix politiques, tout en se bricolant une légitimité pour maintenir ses "transformations", voire les accélérer", critique le site. "Manipulation", accuse aussi L’Humanité, en mettant en garde contre "le risque de la colère du pays, trompé bien au-delà des Gilets jaunes".

Un mot, également, de la décision, annoncée hier, du président américain Donald Trump de placer les pasdaran, le corps d’élite du régime iranien, sur la liste des organisations "terroristes". "Alors que le ramadan et l’été approchent, peu de dirigeants peuvent rivaliser avec la capacité de Donald Trump à faire monter la température au Proche-Orient", commente The Financial Times, qui reconnaît que les Gardiens de la Révolution iranienne "ne sont pas des boy scouts", mais regrette que cette décision, apparentée à une "provocation", ferme la porte à une "résolution pacifique des tensions avec l’Iran".

En réaction, le Conseil suprême de sécurité iranien a désigné à son tour les forces militaires américaines comme organisation terroriste, d’après The Tehran Times, qui revient aussi ce matin sur les pluies torrentielles et les inondations qui frappent le pays depuis le 19 mars. La colère de Téhéran, à la une, également, de Khabar Jonoob. "La seule réponse que l’on puisse faire aux imbéciles, c’est de leur faire fermer leur clapet", cingle le quotidien iranien, avec la photo du président américain la bouche fermée par une fermeture éclair.

La décision américaine suscite en revanche la satisfaction du premier ministre israélien. À la veille des législatives, Benyamin Netanyahou a remercié Donald Trump pour avoir "répondu à une autre importante requête qui sert les intérêts" d’Israël, selon The Jerusalem Post, qui rappelle que ces élections s’annoncent très serrées pour le Premier ministre. Le journal évoque un scrutin transformé en "référendum" pour ou contre Netanyahou, donné au coude-à-coude avec le centriste Benny Gantz. La perspective d’une réélection du Premier ministre donne, en tout cas, des sueurs froides à Haaretz, qui dresse un bilan extrêmement sévère de ses 10 années au pouvoir.

On ne se quitte pas là-dessus. Contrairement aux idées reçues, à rebours des clichés sur les Français râleurs, sachez que les amateurs de blagounettes sont très nombreux en France. Le Parisien rapporte que 73 % des Français, c’est très précis, disent prendre plaisir à faire des blagues. Les Français seraient même "les rois du calembour", qui consiste à faire un jeu de mots sur des ressemblances de sons et des différences de sens. Exemple donné par le Petit Robert : "vieux motard que jamais", pour "mieux vaut tard que jamais". Mon préféré à moi est signé feu Pierre Desproges : "Nous le savons, et pas seulement de Marseille".

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