Les 27 pays de l’Union européenne vont se pencher mercredi sur un deuxième report du Brexit. Donald Tusk, président du Conseil européen, a appelé les États membres à accepter un délai allant jusqu'à un an "maximum".
Le scénario d'un feu vert de l'Union européenne (UE) à un deuxième report du Brexit prend forme. La veille d'un sommet extraordinaire européen auquel doivent participer les chefs d'État et de gouvernement des 27 pays membres et Theresa May.
Le président du Conseil européen Donald Tusk a plaidé mardi dans une lettre adressée aux États membres, pour un report pouvant aller jusqu'à un an "maximum". L'expérience ayant à ses yeux montré "peu de raisons de croire que le processus de ratification pourrait être achevé d'ici à la fin juin".
Le même jour , la Première ministre britannique s'est rendue à Berlin puis à Paris pour tenter de convaincre Angela Merkel et Emmanuel Macron de soutenir sa nouvelle demande de report du Brexit, lors de ce Conseil européen extraordinaire, qui se tiendra mercredi.
En France, une source à l’Élysée a déclaré mardi que Paris ne s’opposerait pas, lors de cette réunion, à un report de la date du Brexit, à condition qu'il s'accompagne de l'engagement du Royaume-Uni "de ne pas participer pleinement [aux futures décisions structurantes pour l'UE]". Cette même source précise cependant qu'une durée d'un an pour cette nouvelle extension apparaissait "trop longue" à la France, et qu’elle ne pouvait pas dépasser la date du 31 décembre 2019.
L’envoyée spéciale de France 24, Julie Dungelhoeff, relève également la demande d’Emmanuel Macron à Theresa May de garantir qu’il n’y aura pas de remise en cause de l’accord conclu en novembre 2018.
Mardi, devant des membres de son parti, la chancelière allemande, Angela Merkel, a quant à elle jugé "possible" "un report [du Brexit] jusqu'à début 2020". "L'UE ne veut pas pousser les Britanniques vers un Brexit désordonné. Il est dans l'intérêt de l'Europe de continuer à entretenir de bonnes relations avec la Grande-Bretagne", a-t-elle assuré.
Seule la date limite fait objet de discussions
Aucun pays européen ne devrait faire obstacle à un nouveau report lors de ce Conseil européen, car leur priorité partagée est d'éviter le scénario d'un divorce brutal le 12 avril, initialement prévu le 29 mars, affirment des sources diplomatiques.
Ils pourraient même donner leur fert vert, selon certains, à la date du 30 juin. Date demandée par la Première ministre britannique, Theresa May, et qu'ils avaient pourtant écartée lors d'un précédent sommet en mars. Ce délai a été approuvé mardi par les parlementaires du Royaume-Uni, par 420 voix pour et 110 contre.
Cette concession serait soumise à une condition ferme, selon des diplomates : le Parlement britannique devra avoir donné son feu vert avant le 22 mai au traité de retrait que Theresa May a négocié avec Bruxelles, mais que ses députés ont déjà rejeté par trois fois.
D’après une autre source diplomatique, la date limite précise fait encore l'objet de discussions entre les 27 pays, mais si elle n'est pas respectée. Elle deviendrait de facto le 22 mai, date qui correspond à la veille des élections européennes, que le gouvernement britannique est désormais prêt à organiser le 23 mai.
Avec AFP